Dans certains quartiers d'Alger, notamment, à Meissonnier, le prix du lait en sachet a atteint les 40 DA. Chez certains commerçants du coin, le lait en sachet ne coûte plus 25 DA. Décidément, la spéculation bat son plein sinon comment peut-on expliquer un tel état de fait en sachant que les pouvoirs publics ont signifié clairement aux producteurs que le prix du sachet de lait qui est subventionné par l'Etat, ne sera pas augmenté dans le court terme. Le ministre du Commerce, El Hachemi Djaaboub, a affirmé à maintes reprises que ce prix restera inchangé quelles que soient les circonstances. Autrement dit, l'idée d'une augmentation survenue au niveau de la production reste écartée dans la mesure où les producteurs qu'ils soient privés ou publics tentent de s'organiser depuis quelque temps pour faire valoir leurs doléances. Le gouvernement a d'ailleurs répondu favorablement aux sollicitations des industriels du lait en annonçant la création d'un office interprofessionnel du lait. Un certain nombre de mesures destinées à préserver l'approvisionnement des unités de production en matière première de manière à assurer la disponibilité des produits sur le marché et à maintenir inchangés les prix au consommateur, ont été arrêtées effectivement au début du mois de mars. L'Office de lait aura pour mission la distribution et la régulation du marché national. Celles-ci se feront, soit par l'importation du lait en poudre et sa distribution aux transformateurs, soit par des subventions directes aux transformateurs du lait pour le sachet pasteurisé. "Les transformateurs vont être soutenus par l'Etat pour qu'ils ne travaillent pas à perte", dira Djaâboub. En d'autres termes, seuls les distributeurs et les commerçants peuvent être impliqués dans l'augmentation des prix du lait en sachet. Ils profitent de la pénurie observée sur le marché pour faire dans la spéculation. Quoi qu'il en soit, le consommateur est touché directement et la question qui se pose est : où sont passés les services de contrôle de la qualité et des prix relevant du ministère du Commerce ? Ces pratiques qui pénalisent le consommateur sont à bannir. Ce qu'on peut dire en tout cas, c'est que le dénouement de crise qui secoue la filière lait n'est pas pour demain. La situation s'est compliquée davantage et les industriels du lait en Algérie sont très inquiets. Ils dénoncent l'immobilisme des pouvoirs publics et appellent le gouvernement à agir très vite sous peine de voir toutes les unités de production mettre la clé sous le paillasson. Après les perturbations constatées ces dernières semaines sur le marché national en matière d'approvisionnement des détaillants, qui n'est plus régulier depuis plusieurs jours, les consommateurs assistent impuissants à une augmentation anarchique des prix. La disponibilité du lait en sachet pasteurisé est perturbée. Aussi, la fermeture de 18 laiteries privées est certainement à l'origine d'une telle situation. La flambée des prix de la poudre de lait a poussé les unités de production à suspendre, voire changer d'activité ou fermer carrément. Les unités privées qui activent encore ne fonctionnent qu'à 50 ou 60% de leurs capacités. La situation est critique !