Les nouvelles mesures apportées par le projet de loi de finances complémentaire 2010 ont été saluées hier par des opérateurs économiques, des associations et des économistes. Le président du conseil national de consultation pour la PME, Zaïm Bensaci , a salué les décisions prises par les autorités publiques, notamment en faveur du secteur de la PME. Au titre du soutien au développement de l'investissement et des entreprises, la loi de finances complémentaire prévoit une dispense de l'obligation de recours au crédit documentaire pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui importent des pièces détachées ou des intrants, dans la limite de 2 millions DA par an. Il a été décidé également l'exonération de la production locale des médicaments de la Taxe sur les activités professionnelles et une dotation supplémentaire de 20 milliards DA au fonds de mise à niveau pour le lancement du programme de mise à niveau de 20 000 PME. «Ce sont des décisions très importantes que nous soutenons, car elles vont contribuer au développement de l'économie algérienne et du tissu de la PME. Le programme de 20 000 PME qui bénéficieront d'un programme de mise à niveau est historique. C'est une action colossale. Nous avons initié des politiques de mises à niveau dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne, mais pour des programmes ciblant un nombre réduit d'entreprises. Cette fois-ci, l'Etat affiche sa volonté et à sa détermination à accompagner le secteur de la PME. Notre objectif est celui de hisser le niveau de la production nationale et pourquoi pas le développement des actions d'exportation», nous affirme hier M. Bensaci, convaincu que la politique économique adoptée aura des conséquences positives en ce sens que l'outil de production national se voit conforté par des mesures d'allègement et de soutien exceptionnelles dans toute la région méditerranéenne. S'agissant du réaménagement de l'obligation de paiement par crédit documentaire des opérations de commerce extérieur, le président du CNC PME a estimé que le seuil de 2 millions DA par an reste insuffisant étant donné les besoins des entreprises algériennes et les charges de production à supporter. L'allègement de la mesure du crédit documentaire est un pas important, mais le seuil de 2 millions par an reste insuffisant en raison de la situation de trésorerie des PME algériennes», a tenu à relever notre interlocuteur, appelant les patrons et les chefs d'entreprises à contribuer au développement économique du pays et à saisir les opportunités offertes par les autorités publiques. L'ABEF applaudit De son côté, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Abderahmane Benkhelfa a estimé que «les aménagements et approfondissements apportés dans le cadre de la loi de finances complémentaire confortent et consolident la politique de développement économique tracée depuis trois ans. «Il y a une volonté ferme de faire émerger l'entreprenariat national. Les pouvoirs publics ont mobilisé les capacités financières importantes que ce soit pour les besoins des projets structurants que pour les besoins de la sphère économique. Des engagements qui reflètent la détermination de l'Etat à hisser l'économie nationale et lui donner les moyens de son essor. Nous soutenons toutes les mesures prises dans ce sens», a souligné le délégué général de l'ABEF. Quant aux modifications apportées à la loi sur le crédit et la monnaie, M. Benkhalfa a estimé que les pouvoirs publics ont donné de nouvelles prérogatives et missions à la Banque centrale, étant donné l'évolution de l'économie algérienne ces dix dernières années. La création de l'office central de lutte contre la corruption et l'attribution de nouvelles missions à la cour des comptes ainsi qu'à la banque centrale sont des actions visant, selon lui, à parfaire le système financier et économique du pays. «Il s'agit de prérogatives sur lesquelles on ne peut émettre des avis et des appréciations», a tenu à nous expliquer le délégué général de l'ABEF. Salah Mouhoubi : «La LFC 2010 consolide la politique économique de l'Etat» Dans le même ordre d'idées, l'économiste Salah Mouhoubi a considéré que la LFC 2010 est un projet qui a consolidé la précédente loi de finances complémentaire 2009, en apportant, selon lui, de nouvelles mesures de sauvegarde des intérêts de l'économie nationale, à l'exemple du droit de préemption sur toute transaction de transfert de propriété et la possibilité de reprise des entreprises privatisées en cas ou le repreneur ne respecte pas ses engagements envers l'Etat. Aux yeux de l'économiste, «le réaménagement du crédit documentaire pour permettre aux entreprises de fonctionner dans les meilleures conditions et de leur permettre d'importer sans difficulté, des pièces détachées et des intrants, est une bonne chose». «Les pouvoirs publics ont tenu compte des doléances des opérateurs économiques», relève-t-il. A propos des nouvelles dispositions sur le secteur bancaire et plus particulièrement le fonctionnement des banques étrangères, l'économiste Mouhoubi a ajouté que l'implication des banques étrangères en Algérie demeure à ce jour minime par rapport aux banques publiques. «Les banques étrangères finançaient jusqu'à la suppression du crédit la consommation que les ménages. Leur rôle dans l'économie algérienne est marginal, pour ne pas dire insignifiant. Ce qui signifie que les mesures prises à leur encontre ne vont pas susciter des effets immédiats», nous fait savoir Salah Mouhoubi. Notons au passage que nos tentatives de faire réagir les présidents et responsables d'organisations patronales, notamment le président de la CNPA, Mohamesd Nait Abdelaziz, le président de la CAP, Boualem M'rakech, n'ont pas abouti, en dépit de notre insistance.