Les rebondissements dans l'affaire qui opposait deux élus à l'APC de Tizi Gheniff, le seul élu au sein de l'exécutif communal d'obédience RCD, Ayoun Brahim, et le P/APC, Mohamed Djidda, élu sur la liste des indépendants, commence à avoir un effet d'entraînement, surtout que ces derniers ont fait des déclarations à la presse qui poussent chacune des deux parties à aller plus loin. Il faut reconnaître que l'affaire opposant ces deux élus au sein de l'exécutif communal de Tizi Gheniff n'a pas l'air de s'estomper, d'autant que les deux antagonistes croient dur comme du fer à leurs propos. Rappelons que jusqu'au 22 août, tout marchait à merveille entre les élus en question. Ces derniers travaillaient en cohabitation depuis novembre 2007. Les élus indépendants, au nombre de quatre, et qui ont obtenu la majorité relative au sein de l'exécutif communal lors des dernières élections municipales, ont formé une équipe solide composée avec d'autres élus : un du RCD et un autre du PT pour travailler pour l'intérêt de la population locale. Rappelons que lors de ces dernières joutes électorales, le vieux parti d'opposition s'est adjugé trois sièges alors que le RND en a eu deux. Nous assisterons vraisemblablement à une autre course à la formation de l'exécutif communal dans les tout prochains jours. Si l'on revient aux dires de l'élu Ayoun Brahim, avec qui nous nous sommes entretenus, il reproche au P/APC Mohamed Djidda l'opacité dans la gestion des affaires de la commune. «La genèse du problème actuel remonte au mois de septembre 2009 quand le P/APC a engagé de manière unilatérale des travaux de réfection de la trésorerie intercommunale adjacente au siège de notre APC. J'occupais le poste de deuxième vice-président et j'étais chargé du suivi de tous les travaux neufs au niveau de notre commune. Le 4 novembre 2009, le comité d'ouverture des plis a été convoqué à 14 heures. Là, j'ai réagi contre cette infraction. Comment se fait-il que les travaux soient déjà achevés alors que nous allions procéder à l'ouverture des plis ! C'est aberrant !», s'est exclamé Ayoun Brahim, avant d'ajouter : «Les coûts élevés des prestations poussent à moult interrogations. J'aurais aimé que ces travaux soient réalisés par la régie communale. Lors d'une réunion de délibération, il y a deux mois, je n'ai pas voulu signer le PV de réunion pour que l'entreprise soit payée. C'est là que les choses ont pris une autre tournure et commençaient à empirer. Le P/APC a menacé de me retirer la délégation de signature. Il a procédé à l'exécution de ses dires le 22 août 2010 dans la matinée et j'ai déposé suite à ces agissements ma démission juste dans l'après6midi du même jour. Le P/APC me reproche mes incompétences. Pourquoi Djidda ne m'a évincé qu'après plus de deux années de travail ? Je vous avoue que rien de cela n'est vrai.» Pour Mohamed Djidda, P/APC de la municipalité de Tizi Gheniff, les agissements de l'élu RCD ont des buts personnels. «Auparavant, cet élu signait tous les PV sans la moindre contestation. Il me reproche la passation d'un marché douteux. Je vous avoue que ce marché avait l'aval de l'administration et signé par le chef de daïra. Avant d'accuser une personne à tort il faut lire le code communal et bien le comprendre. Cet élu s'est aventuré dans l'inconnu ! Conformément à l'article 4 contenu dans le code des marchés, les travaux sont inscrits sous une simple convention (pas d'appel d'offres). Le coût ne dépassait pas les 800 millions de centimes. Et selon l'article 71 du code communal, quand il y a urgence, le premier magistrat de la commune peut engager des travaux pour assurer la sécurité des biens et des personnes activant dans la trésorerie intercommunale. L'élu en question était au courant des travaux. Pour les dépenses, elles sont comme suit : 29 millions de centimes pour le faux plafond, 10 millions pour l'électricité et la plomberie, 22 millions pour l'étanchéité, 60 millions pour la peinture.» Avant d'ajouter : «J'ai gagné la confiance de la population et je travaille pour elle. Par contre, lui, il pratique la politique politicienne. Il n'a pas le profil nécessaire pour gérer. C'est un hôtelier et il n'est même pas universitaire. Dans sa déclaration rendue publique, il a écrit que je servais le système. Il parle de quel système ? J'ai servi l'administration. Je fais partie de la quatrième promotion de l'ENA et j'en suis fier.» Le P/APC de Tizi Gheniff s'est réservé le droit de poursuivre l'élu Ayoun Brahim en justice pour diffamation, selon l'article 144 du code communal.