Sur les boulevards et les rues très fréquentés, à la sortie des mosquées, dans les marchés, devant les boutiques, de vieilles personnes et des enfants, parfois âgés de 5 ans, tendent la main en baragouinant une litanie d'implorations à connotation religieuse. Les citoyens jeûneurs, baignés dans une atmosphère de piété durant ce mois sacré, sont amadoués et se laissent aller à donner quelques pièces. Pour les plus nantis, ce sont des billets de 200 DA qui atterrissent entre les mains des mendiants. S'il y a un fléau qui prend de l'ampleur pendant le mois de Ramadhan, c'est bien celui de la mendicité. Pour ceux qui le pratiquent, le métier de mendiant est très lucratif. C'est une activité «commerciale» juteuse. Des raisons peuvent expliquer ce phénomène, entre autres le chômage, la perte d'emploi ou l'érosion du pouvoir d'achat qui a entraîné l'appauvrissement de milliers de foyers. Mais elle devient criminelle lorsqu'elle est contrôlée par des réseaux exploitant l'innocence des enfants. Sur les boulevards et les rues fréquentés par les foules, à la sortie des mosquées, dans les marchés, devant les boutiques, de vieilles personnes et des enfants, parfois âgés de 5 ans, tendent la main en baragouinant une litanie d'implorations à connotation religieuse. Les citoyens jeûneurs, baignés dans une atmosphère de piété durant ce mois sacré, sont amadoués et n'hésitent pas à donner quelques pièces. Pour les plus nantis, ce sont des billets de 200 DA qui atterrissent entre les mains des mendiants. A la station routière de Ben Aknoun, par exemple, des mendiants n'hésitent pas à monter dans les bus pour demander l'aumône. Ils mettent en avant les problèmes sociaux, particulièrement ceux liés à leur santé fragile. Les réseaux de mendicité sont légion à Alger et ne font que proliférer dans les grandes villes. Le mois de Ramadhan est une autre occasion pour que les vrais-faux nécessiteux resurgissent. Les mendiants, principalement les femmes, ont le «courage» d'occuper toute une journée un lieu pour repartir, le soir, avec une importante somme d'argent. Leurs gains journaliers varient selon l'endroit où ils opèrent, mais leurs recettes feraient certainement envie aux fonctionnaires. Un gardien de parking dans le secteur de Chéraga nous confie que le mendiant attitré de son quartier enregistre dans la journée la bagatelle de 10 000 DA. Plusieurs astuces sont utilisées par les faux mendiants pour sensibiliser les passants. Du vieil aveugle à la mère de famille handicapée, de la femme aux multiples maladies à celle ayant à charge plus de 5 enfants, en passant par ceux qui doivent subir dans les plus brefs délais des opérations chirurgicales, toutes les tromperies sont permises. Cependant, si les faux indigents sont légion, il existe quand même des personnes dans le besoin. Et beaucoup. Mais la majorité d'entre elles ne choisissent pas la rue pour demander de l'aide. Celles forcées de mendier le font en raison de leurs conditions de vie très précaires.