«Nous traversons une période très difficile, peut-être la plus difficile depuis que nous avons tous ensemble opté pour le renouveau syndical et la moralisation de notre environnement social et professionnel. Des perturbateurs qui se présentent comme une alternative, une prétendue ‘‘troisième force'', sont en train de tout mettre en œuvre pour briser cette dynamique démocratique et nous démobiliser. Ils agissent pour le compte de ceux qui profitaient honteusement des biens sociaux du complexe et que nous avons bouté hors du site après leur avoir demandé des comptes devant la justice algérienne et qui tentent aujourd'hui de se venger à n'importe quel prix, y compris par la ‘‘fitna'' la plus abjecte, en montant les travailleurs entre eux. Nous sommes conscients de ces agissements et nous n'userons jamais de violence contre nos propres camarades. Nous savons qu'ils ont été manipulés, c'est pourquoi nous avons appelé dès le début du conflit à l'apaisement et au calme, mais nous devons être très vigilants car notre outil de production est menacé.» C'est en ces termes contenus dans le communiqué qu'il a rendu public hier que le secrétaire général du syndicat d'ArcelorMittal s'est adressé aux travailleurs du complexe, près d'un mois après la naissance du conflit syndico-syndical qui l'oppose aux membres du comité de participation de l'entreprise. Revenant sur les conséquences de ce bras de fer fratricide, Kouadria rappelle que les négociations socio-professionnelles entamées au lendemain du mouvement de grève de 3 jours en juin dernier ont heureusement abouti sur des acquis conséquents, malgré la tentative de putsch des membres du comité de participation. «Nous avons arraché de nombreux avantages pour les travailleurs et cela n'a pas été du goût des opposants à notre démarche. Les indemnités de travail posté pour tous les salariés factionnaires (shifts), l'indemnité de salaire unique, la prime d'astreinte pour les agents de maîtrise et les cadres ainsi que les mesures compensatoires pour les cadres postés. Il y a eu aussi l'obtention d'indemnités de départ à la retraite plus importantes et cela ne s'arrête pas là puisqu'il est convenu que nous revenions dès ce mois à la table des négociations pour discuter des augmentations de salaires et en octobre prochain de la convention collective d'entreprise», est-il souligné dans le document qui a été affiché au sein de l'ensemble des ateliers du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Le secrétaire général réitère son appel à la mobilisation des travailleurs autour des objectifs que ceux-ci se sont assignés, dont, précisera-t-il, la préservation de l'outil de production et l'amélioration constante de la production. Il annonce pour la circonstance la programmation prochaine d'une assemblée générale de tous les travailleurs à laquelle seront conviés même les délégués des travailleurs au niveau du comité de participation, qui ont reconnu avoir été induits en erreur et qui ont tendu de nouveau la main à leurs camarades du syndicat d'entreprise. Une assemblée générale qui devrait sceller la fin d'un conflit qui n'avait fait que s'enliser et qui avait fini par exaspérer la centrale syndicale autant que la direction générale du complexe. Des rumeurs faisant état d'un limogeage collectif des syndicalistes et des membres du comité de participation avaient même été prêtées à Abdelmadjid Sidi Saïd suivi de l'installation d'une commission d'organisation de nouvelles élections. Une information qu'il n'a pas été possible de vérifier auprès des instances syndicales locales.