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«Tout peut basculer dans 5 semaines»
MOHAMED SAID, À PROPOS DE LA PRESIDENTIELLE
Publié dans L'Expression le 09 - 03 - 2009

L'Expression: Sans bruit, en frappant doucement à la porte, vous faites incursion dans le champ politique, et les observateurs vous accueillent avec un regard interrogateur: d'ou vient-il celui-là?
Mohamed Saïd: Pourquoi incursion? C'est une carrière que j'ai entamée avec le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi depuis longtemps. J'étais son bras droit depuis son retrait du gouvernement en 1988. Pour se consacrer à ses mémoires, M.Taleb a décidé de se retirer de la vie politique. C'est une décision que je respecte. Mais moi, je considère que le combat politique doit continuer puisque le mouvement Wafa n'a pas été agréé. Aussi, la décision de ce que vous appelez «incursion politique» est venue lorsque Taleb a donc décidé de se retirer de la politique.
Une partie des militants avait quitté ce mouvement faute d'agrément, mais une large majorité renforcée par la communauté estudiantine est restée fidèle et c'est cette majorité composée de jeunes qui m'ont donné l'envie de continuer le combat en mettant en place une nouvelle structure. Il y a donc eu des consultations en assemblée générale le 19 juillet puis le 23 octobre 2008 et le 18 décembre avant la création du PLJ (Parti pour la Liberté et la Justice) avec la participation de 37 wilayas. L'annonce officielle de la création de ce parti a été faite le 10 janvier et la procédure de dépôt des statuts suit son cours normalement.
Justement, les mêmes observateurs disent que Mohamed Saïd construit sa carrière politique et son parti sur les décombres de Wafa (un parti fondé par Ahmed Taleb Ibrahimi, mais qui n'a jamais été agréé).
Si ces observateurs le présentent ainsi, c'est tant mieux! On ne peut pas venir du néant. Il y a mon expérience d'étudiant activiste, mon profil diplomatique, il y a mon expérience dans le journalisme. Tous ces éléments font que je ne suis pas, en quelque sorte, nouveau dans le domaine politique dans lequel j'ai d'ailleurs toujours évolué à l'aise. Il y a peut-être mon caractère qui fait que je n'aime pas me mettre au-devant de la scène, mais maintenant étant candidat à la présidentielle, je suis obligé de l'être.
Parlons de cette présidentielle justement et osons cette question directe: pourquoi vous vous présentez à cette élection?
Je me présente à cette élection pour deux raisons essentielles. D'abord, je considère qu'il y a une stagnation politique et une démission sociale. On n'avance pas et quand on n'avance pas, nécessairement on recule. Ensuite, face à cette stagnation perçue à la fois dans le comportement des acteurs politiques dans les préoccupations de chaque citoyen, il y a deux alternatives. La première, consiste à céder devant le fait accompli pour se dire qu'il n' y a plus rien à faire et on va attendre à attendre quoi en fait? La deuxième alternative, est que face à ce verrouillage que conforte l'impuissance de la classe politique, il faut précisément faire quelque chose. Un homme politique ne doit pas se contenter d'une attitude négative. Il faut avoir le courage d'aller vers la difficulté, quitte à y laisser des plumes. Avec mes amis du PLJ nous avons justement décidé d'aller vers la difficulté. J'observe ici que si on refuse d'opérer un changement qui est un besoin irrépressible de notre société, que si nous ne saisissons pas cette opportunité, nous risquons d'être emportés par un changement violent. Car, qu'on le veuille ou non, la société encadrée par des forces d'inertie, est dans un état de révolte latent qui s'exprime périodiquement par des actes de violence dans les stades ou ailleurs. Ceci dit, je ne me fais pas beaucoup d'illusions sur l'issue de ce scrutin compte tenu des données actuelles. Mais faisons confiance au peuple dans le choix entre les programmes des différents candidats. Je pense que le peuple est assez mûr pour faire la différence entre la bonne graine et l'ivraie. Dans tous les cas, c'est pour nous une opportunité en or à ne pas rater pour faire connaître notre parti. Des amis étaient d'abord hostiles à l'idée que je me présente à cette élection, mais Dieu merci, certains ont fini par changer d'avis.
Mais qu'est-ce qui vous différencie des autres candidats, qu'apportez-vous de nouveau par rapport aux cinq autres concurrents?
Sur le plan de la forme, moi je n'ai pas fait partie du pouvoir. Je n'ai pas d'élu ni au niveau national ni au niveau local. Ensuite, j'ai tenté de créer un parti avec le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi, mais la création de ce parti a été injustement empêchée cela, d'une part. D'autre part, je n'ai pas eu l'occasion de pratiquer ce que je propose maintenant. Donc je pars avec un point positif qui est le bénéfice de ne pas avoir essayé. J'ai l'ambition d'appliquer un programme qui se résume très brièvement en quelques points. Justice sociale, revalorisation des compétences nationales, moralisation de la vie publique, enracinement de la culture démocratique pour un meilleur exercice des libertés individuelles et collectives et le respect des droits de l'homme. Ce programme s'adresse particulièrement aux jeunes. Le problème des jeunes ne doit pas être la carte saisonnière des hommes politiques. Aujourd'hui, ces hommes politiques parlent des jeunes mais ne parlent pas aux jeunes. Il faut cesser de les considérer comme des mineurs perpétuels. Nous devons parler aux jeunes comme partenaires. Cessons de leur parler dans un langage démagogique en essayant d'acheter leurs voix, ou en instrumentalisant leurs capacités, à des fins obscures.
Avez-vous suffisamment de relais, de soutiens et de moyens logistiques pour mener votre campagne électorale sur tout le territoire national?
C'est le point faible de ma campagne. Mes moyens sont dérisoires et je saisis cette occasion, à travers les colonnes de votre journal pour lancer un appel à tous les Algériens pour qu'ils aident mes comités de soutien à travers les différentes wilayas. Je ne demande pas de dons en argent, je suis contre cette idée, mais je souhaite des dons en matériel, locaux loués, ordinateurs et voitures de location.
Dans ce combat, je n'ai pas de moyens matériels, mais j'ai ma volonté et des hommes décidés. Sur le terrain, je compte sur Dieu et sur la volonté de mes partisans. J'ai le capital humain, mais les moyens matériels me font défaut.
«Les jeux sont déjà faits», voilà une idée qui, à force d'être ressassée...Quel est votre avis là-dessus?
C'est un point de vue comme un tout autre point de vue respectable. En politique il n'y a jamais de situation irréversible. Peut-être, avec la conjoncture actuelle, les promoteurs de cette idée peuvent avoir raison, mais nous avons encore cinq semaines au bout desquelles des choses peuvent changer.
Pouvez-vous être plus explicite?
Je fais confiance aux capacités de discernement du peuple. Les jeux sont faits peut-être pour les cercles qui agissent au niveau du pouvoir, mais il me semble que chez le peuple, les jeux ne sont pas faits. Et comme nous sommes dans une situation de crise de confiance entre le peuple et le pouvoir, je ne peux pas m'associer à ceux qui disent que les jeux sont faits.
Aux problèmes du chômage, des jeunes et de la crise financière, avez-vous des propositions dans ce sens?
Il est difficile de répondre à tous ces problèmes au bout de cet entretien. Le chômage par exemple se situe actuellement entre 11 et 13%. Les statistiques sont à préciser, selon qu'elles viennent de l'ONS ou du ministère de la Solidarité nationale. J'observe ici que le taux de la population active qui occupe un emploi permanent ou précaire - si on se base sur un taux de chômage de 12% - est de 88%. En d'autres termes, chaque Algérien nourrit au moins cinq personnes. Par un jeu de comparaison, ou peut déterminer la gravité de notre dépendance alimentaire: sur cinq baguettes de pain, quatre sont importées. Cela dit, le chômage n'est pas une fatalité. On peut le résorber pour peu qu'on ait une politique claire de gestion du chômage et de promotion de l'emploi, notamment dans les secteurs du bâtiment, des travaux publics, de la pêche et de l'agriculture.
S'agissant de la crise financière, on ne doit pas l'affronter en se basant uniquement sur nos réserves de change. Il faut renforcer le secteur public par une mise à niveau technologique de notre outil de production nationale, gérer avec transparence les finances publiques, aider le secteur privé à être plus performant en lui octroyant des facilités financières et juridiques. J'entends par là, surtout le privé national, mais j'encourage aussi l'investissement étranger à condition qu'il nous rapporte une plus-value en matière de nouvelles technologies et de savoir-faire En contrepartie, l'Etat doit lui assurer la liberté des capitaux dans la limite du respect de l'intérêt national.
Si après le 9 avril, on vous sollicite pour faire partie du gouvernement, allez-vous y prendre part?
Je n'ai pas pensé à cette question, mais la logique veut que quand on crée un parti politique on n'accepte pas d'abandonner son projet pour un autre. Maintenant, s'il s'agit d'un gouvernement d'union nationale dont le programme sera une synthèse des programmes des composantes du gouvernement, la question sera abordée au sein de notre parti, je consulterai les cadres du PLJ et on prendra la position la plus idoine en fonction de l'intérêt national. Il faut savoir ce qu'on veut en politique.
Et pour conclure...
L'Algérie est capable de réaliser une deuxième remontée de l'histoire si elle investit dans l'homme qui est l'élément capital dans toute stratégie économique. Nous sommes un grand pays, nous devons avoir de grandes ambitions, et nous avons les moyens de réaliser ces ambitions.
Le changement maintenant et pas demain. Tel est le slogan de ma campagne. Et la couleur choisie est l'orange qui symbolise le renouveau, l'espoir et l'optimisme.


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