Après plusieurs mois de revendications, l'Union nationale des boulangers a pu décrocher des rencontres avec le ministre du Commerce pour discuter de leurs préoccupations. Alors qu'ils menaçaient de prendre un congé forcé durant le mois de Ramadhan, les boulangers ont eu gain de cause. Quatre jours avant l'entame du mois sacré, les représentants des boulangers ont tenu une réunion au siège du ministère du Commerce et ont par la suite déposé un rapport détaillé présentant l'ensemble de leurs revendications. Beaucoup de questions ont été débattues, selon le président de l'Union nationale des boulangers, notamment celles ayant trait à la révision des prix du pain, la suppression de la taxe écologique et le problème des coupures électriques. «Lors de cette rencontre on a une fois de plus exposé nos doléances, le ministère nous a promis de traiter nos problèmes point par point», a souligné notre interlocuteur. Une prochaine est prévue une semaine après l'Aïd, elle réunira les représentants des boulangers, de Sonelgaz, du ministère de l'Environnement et de celui des finances. Lors de cette ultime réunion, les solutions prises entre les différentes parties seront déterminées et présentées aux représentants des boulangers. M. Kalafat a appelé à ce que la taxe écologique soit carrément supprimée. «Les boulangers refusent de payer cet impôt de 9000 DA par an», dira notre interlocuteur. Concernant le prix du pain, M. Kalafat confirme que l'Union nationale des boulangers n'a jamais réclamé d'augmentation des prix. «On n'a à aucun moment demandé d'augmentation des prix du pain, ce que nous avons réclamé en tant qu'organisation, c'est de réviser les prix pour que le boulanger trouve sa marge bénéficiaire par rapport à ses dépenses», nous a-t-il indiqué. Pour le représentant des boulangers, même si le métier de boulanger s'industrialise de plus en plus, la corporation doit être aidée par l'Etat car elle fait difficilement des bénéfices en fabricant du pain. «Nous faisions auparavant un bénéfice net de 20% sur la baguette, mais maintenant celui-ci ne dépasse pas les 5%», indique Kalafat. Et d'expliquer que les paramètres qui étaient en vigueur dans le passé ne sont plus les mêmes aujourd'hui. «Les prix de la farine, de la levure et autres ingrédients ont connu des augmentations notables, mais au même moment le prix de la baguette est resté le même depuis 1996, fixé à 7,50 DA pour la baguette normale et 8,50 DA pour le pain amélioré. Mais le citoyen paye l'unité le plus souvent à 9,50 et même 10 DA. La prolifération des revendeurs a aidé à une augmentation qui ne dit pas son nom», ajoute le président de la Fédération des boulangers. Face à cette situation, de nombreux boulangers ont baissé rideau ou se sont reconvertis en pâtissiers. Rien que pour l'année 2010, M. Kalafat précise que 10% d'entre eux ont changé d'activité.