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Un ancien fonctionnaire de la Banque d'Algérie aidait des commerçants à transférer illégalement des devises vers l'étranger La gendarmerie qualifie l'affaire de «grave précédent causant un préjudice financier à l'économie nationale»
Les éléments du groupement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj de la Gendarmerie nationale ont élucidé une importante affaire de fuite de devises vers l'étranger, après une enquête qui a débuté le 24 février, date à laquelle «des informations sont parvenues, de sources sûres, à la compagnie de la Gendarmerie nationale de Bordj Bou Arréridj , selon lesquelles un service de change agréé près la banque d'Algérie, appartenant au dénommé B. K., âgé de 46 ans, résidant à Bordj Bou Arréridj, procédait au change de sommes considérables de devises (euros et dollars), en contrepartie de monnaie nationale, à des personnes suspectes, pour la fuite de cet argent en devises hors du territoire national», a annoncé le colonel Abdelkader El Arabi, commandant de ce groupement. Cet accusé remettait à ces personnes des attestations de change illégales pour les présenter aux postes frontaliers, «justifiant» la fuite de devises hors du territoire national. Les enquêteurs de ce groupement de gendarmerie se sont, au cours des investigations, procuré deux de ces attestations, l'une d'une valeur financière de 3800 dollars, délivrée en contrepartie de 342 000 DA, et l'autre d'une valeur financière de 7600 euros, délivrée en contrepartie de 912 000 DA et, après avoir vérifié qu'il s'agit de documents illégaux servant à faire sortir illégalement des sommes importantes en devises hors du territoire national, les gendarmes ont informé le procureur de la république de cette affaire, ajoute le commandant du groupement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Au terme de la perquisition du domicile et du bureau de B. K. se trouvant dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, il s'est avéré que B. K., utilisant son expérience professionnelle obtenue à la Banque d'Algérie où il exerçait, a ouvert une agence de change agréée au nom des Changes d'Algérie, mais sans respecter le cahier des charges et les clauses concernant la gestion et les transactions avec les clients, selon le commandant du groupement de gendarmerie nationale. Une agence de change comme celle ouverte par B. K. peut acheter des devises d'émigrés, puis verser ces devises dans un compte spécial dans des banques, et obtient un bénéfice estimé à 1%. «Cet homme se comportait complètement à l'opposé, en achetant des devises auprès d'émigrés retraités, en particulier pour les vendre dans la même agence à des commerçants pour éviter qu'ils soient inquiétés par les services de sécurité sur les routes, justifiant la provenance de ces devises en leur présentant ces attestations de change illégales, signées et cachetées par le propriétaire de cette agence, faisant croire que ces devises ont été obtenues de façon légale, les présentant aux douaniers dans les aéroports et centres de passage frontaliers», selon le colonel Abdelkader El Arabi, commandant du groupement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il promettait des visas pour l'Europe et utilisait les passeports pour des devises «Cette opération constitue un grave précédent causant un préjudice à l'économie nationale ; le suspect B. K. a enfreint les lois sur le change, faisant dans l'escroquerie et le faux et usage de faux», d'après le commandant du groupement. «Le concerné a exploité le document d'agrément pour escroquer quelques clients, leur promettant des visas pour différents pays européens ; les clients lui remettaient un dossier complet, dont un passeport, une carte de résidence, une fiche de paye et autres documents, exigeant au client de disposer d'un compte bancaire en devises, mais son seul but était d'utiliser ces passeports et les présenter aux banques pour l'obtention des sommes fixées légalement pour le change, remis par l'Etat, chaque année, avant de vendre cet argent à des commerçants, dans son bureau, informe le commandant du groupement de la wilaya de Bordj Bou Arréridj de la gendarmerie nationale. Des bijoux en gage Cet accusé avait une autre pratique, celle de mettre en gage des bijoux de femmes, dans son bureau, et établissait des attestations de change non agréées par la Banque d'Algérie, ajoute cette source, qui dira que confronté aux attestations de change illégales qu'il a produites, l'accusé a reconnu les faits qui lui sont reprochés, qu'il a enfreint la loi et qu'il a établi environ une vingtaine d'attestations de change illégales, selon le colonel. Les accusés dans cette affaire ont été, récemment, présentés devant le tribunal de Bordj Bou Arréridj, et mis en liberté provisoire et destinataires de citations à comparaître.