Dans ce qui est désormais convenu d'appeler l'affaire de l'autodafé du Coran, une menace proférée un «groupe d'évangélistes américain» et dont la mise en exécution a été annoncée pour hier, 11 septembre, correspondant à la date anniversaire des attentats terroristes contre le Word Trade Center, il y a neuf ans, David Pearce, ambassadeur des USA à Alger, rend publique sa désapprobation. «En ma qualité d'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, je me suis engagé à œuvrer en vue d'atteindre un partenariat durable entre les Etats-Unis et l'Algérie basé sur des principes de tolérance et de respect mutuel partagés», écrit le premier responsable de la chancellerie américaine à Alger dans un communiqué rendu public. Par de tels propos exprimés par le relais officiel américain présent en notre pays, l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique rassure que la menace de brûler le Saint Coran n'a point de retombées négatives sur les relations bilatérales entre Alger et Washington, qualifiées d'«excellentes» de part et d'autre. L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger persiste et signe qu'une telle menace issue d'un milieu extrémiste de l'Etat de Floride «est complètement contraire à nos valeurs en tant qu'Américains», tient-il à préciser en soulignant que ce sont là les termes d'une dénonciation officielle rendue publique par le président américain lui-même. Les officiels américains, à l'instar de l'ambassadeur David Pearce, réprouvent ainsi l'acte de brûler le Saint Coran, car selon Barack Obama son pays «a été bâti sur les notions de liberté et de tolérance religieuse». «Nous considérons ce genre d'acte irrespectueux, honteux et source de discorde», a encore ajouté l'ambassadeur Pearce, qui rappellera en outre les déclarations de sa responsable hiérarchique Hillary Clinton, la secrétaire d'Etat aux affaires étrangères qualifiant la menace de brûler le Saint Coran «d'acte de non-respect, de haine et d'intolérance ne représentent pas le mode de vie américain que nous soutenons et défendons et ne reflètent en aucun cas les valeurs partagées et le respect mutuel qui unissent les Américains et les peuples du Moyen-Orient». «Une insulte à la tradition américaine» «Ces actes de provocation sont une insulte à la tradition américaine de tolérance religieuse et ne servent qu'à alimenter et inciter à l'extrémisme violent, et peuvent mettre les vies du personnel militaire et civil travaillant dans la région en grand danger», a affirmé Mme Clinton. L'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger a affirmé en guise de conclusion de son communiqué rendu public jeudi dernier sa volonté de se joindre «aux citoyens algériens ainsi qu'aux citoyens du monde pour rejeter l'intolérance religieuse et respecter et défendre la diversité des croyances des êtres humains», a-t-il noté. A rappeler que la diplomatie américaine a adressé jeudi une mise en garde aux Américains dans le monde entier à l'égard des manifestations dénonçant le projet d'intégristes chrétiens de brûler des exemplaires du Coran. «Le département d'Etat diffuse cette alerte aux voyageurs pour mettre en garde les citoyens américains quant à la possibilité de manifestations anti-américaines dans de nombreux pays», a indiqué un communiqué titré «mise en garde mondiale». Soulignant que «des manifestations parfois violentes ont déjà eu lieu dans plusieurs pays», le communiqué note que «la possibilité de nouvelles manifestations, dont certaines pourraient s'avérer violentes, demeure élevée». L'alerte diffusée jeudi expire le 30 septembre.