A quelques jours de la rentrée universitaire, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) annonce la couleur. Il y aura bel et bien débrayage, dont il ne reste que la forme à définir lors de la session du conseil national qui aura lieu les 16 et 17 septembre. «Nous allons aborder la rentrée dans tous ses aspects au cours de la prochaine session du conseil national qui aura lieu ce week-end», expliquera d'emblée le coordinateur du Cnes, Abdelmalek Rahmani, dans une déclaration au Temps d'Algérie, affirmant tout de go que «les enseignants comptent protester contre le laxisme qui a caractérisé la prise en charge de leurs revendications». Cette décision, faut-il le souligner, a été prise lors du conseil national tenu les 29 et 30 juin, qui a opté pour «une action de grande envergure» dès la rentrée. Pour M. Rahmani, qui dénonce au passage la fuite en avant du ministère, qui s'est pourtant engagé à prendre en charge dans le cadre d'un partenariat durable avec le partenaire social toutes les revendications des enseignants, il ne reste qu'à définir la forme de la protestation. «Nous n'allons pas nous taire cette fois-ci», menace le syndicaliste, avant d'ajouter : «Le conseil national tranchera définitivement la forme de la protestation qui pourrait être une grève ou le boycott des examens.» Tout en déplorant le retard mis dans la promulgation du régime indemnitaire, «une situation qui inquiète sérieusement les enseignants chercheurs», la même voix dénonce le mutisme du ministère de tutelle «qui ne fait qu'à sa tête», révélant que depuis deux mois, aucun contact n'est établi avec le département de Harraoubia. «Il arrive parfois qu'on soit informés de certaines décisions souvent unilatérales d'ailleurs, par voie de presse», regrette Abdelmalek Rahmani, qui affirme que le Cnes est décidé à aller jusqu'au bout de ses revendications. «Nous disons basta à ce genre de comportement indigne», enchaîne-t-il. Il révélera par ailleurs que les sections du Cnes sont à pied d'œuvre en vue de dégager lors des assemblées générales auxquelles le bureau national a appelé des propositions à même de «mieux dessiner la forme de la contestation». Sur ce registre, il révélera que le Cnes est «prêt à repousser de quelques jour la tenue du conseil national». Hormis la promulgation immédiate du régime indemnitaire avec effet rétroactif depuis janvier 2008, le Cnes réclame notamment la prise en charge du dossiers des logements dont 6500 ne sont toujours pas octroyés, la gestion et la gouvernance des établissements universitaires, le partenariat et le suivi de l'application des décisions prises ainsi que le dossier épineux du harcèlement des enseignants et des syndicalistes. «Aucun de ces dossiers n'est pris en charge», déplore Rahmani, avant de conclure : «L'ultime solution pour nous reste le recours la protestation.»