C'est aujourd'hui que les enseignants et les personnels du secteur de l'enseignement supérieur reprendront le chemin des universités du pays. En attendant l'arrivée des étudiants, qui, eux, ne seront sur les bancs des amphithéâtres qu'à partir du 4 octobre. Hier, les universités d'Alger étaient désertes, excepté quelques facultés, à l'image de la faculté des sciences sociales de Bouzaréah qui s'affaire à la préparation de la session de rattrapage, prévue pour le 19 du mois en cours. Selon le responsable de la scolarité, «les étudiants doivent passer leurs examens de rattrapage d'abord, ensuite on se tournera vers l'accueil des nouveaux étudiants». Notre interlocuteur explique à ce sujet que «toutes les conditions sont réunies car les pouvoirs publics ont mis en place des mécanismes rapides et efficaces pour le bon déroulement de la rentrée». Ce qui n'est pas le cas chez les organisations estudiantines qui ne ratent aucune occasion pour fustiger le fonctionnement de l'université. Merouane, membre de l'Ugel, explique : «Je trouve anormal que l'université n'associe pas les organisations, nous sommes les représentants des étudiants, et personne d'autre ne peut défendre leurs intérêts tel qu'on le fait.» S'agissant de la rentrée universitaire 2010/2011, Merouane rétorque : «Cette année sera houleuse, surtout que le syndicat des enseignants du supérieur a haussé le ton. Nous aussi en tant que représentants légitimes des étudiants, nous aurons notre mot à dire, sans toutefois porter atteinte aux valeurs universitaires ancrées dans l'esprit des étudiants malgré ce qui se dit ici et là sur le niveau de nos camarades.» Un des responsables de la faculté de droit de Ben Aknoun a mis le doigt sur la question des places pédagogiques qui, selon lui, reste le problème majeur des facultés : «Nous recevons chaque année entre 16 000 et 18 000 étudiants, c'est un chiffre énorme et il faut trouver une chaise pour chaque étudiant, je vous assure que ce n'est guère une tâche facile.» Dans le même ordre d'idée, le responsable de la faculté de droit de Ben Aknoun a indiqué : «Nous arrivons chaque année à contenir le flux important d'étudiants, mais l'idéal est d'avoir une autre faculté, elle est d'ailleurs en construction à Bir Mourad Raïs, cette faculté sera comme une bouffée d'oxygène pour l'étudiant et surtout pour le corps professoral.» Concernant la grève prévue par le Cnes, le responsable n'a pas voulu répondre, estimant que «chacun est libre d'agir selon ses convictions, bien que, personnellement, je suis convaincu que la solution ne réside pas dans les mouvements de grève mais autour d'une table, d'autant plus que l'Etat met depuis plusieurs années le paquet pour un enseignement de qualité et des infrastructures dotées des dernières technologies». Le constat fait hier au niveau des facultés d'Alger indique tout simplement que la tempête n'est pas loin, mais comme dit l'adage, elle est toujours précédée par le calme. Nous avons tenté de joindre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique pour d'éventuelles informations supplémentaires, mais en vain.