C'est parce que la réunion ou rencontre qui a regroupé, à Alger, mardi et mercredi derniers, des responsables des services de sécurité de l'Algérie, de la Mauritanie, du Mali et du Niger, dans le but de constituer une entité commune de renseignements sur le blanchiment d'argent effectué par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) dans la région du Sahel est d'une telle importance que la riposte de ceux gênés par cette initiative a été rapide. Cette réaction a pris la forme de l'enlèvement, durant la nuit de mercredi à jeudi derniers, dans la région d'Arlit (1000 km au nord de Niamey, au Niger), de 7 personnes - 5 Français, 1 Togolais et 1 Malgache. Le GSPC est soupçonné d'être l'auteur de ces enlèvements, ou le commanditaire de ces rapts, puisque des réseaux de banditisme sous-traitent pour cette organisation terroriste, en contrepartie d'une partie des rançons qui pourraient être éventuellement versées par les pays desquels sont originaires les victimes de ces pratiques. Le GSPC voudrait torpiller la rencontre d'Alger de responsables des services de sécurité de ces quatre pays, en procédant à ces enlèvements, et par là, les obliger à «trahir» ce même accord, et, de cette façon, mettre en échec celui-ci. C'est une ruse diabolique qui sert les intérêts du GSPC favorable à une intervention occidentale dans le Sahel, pour cacher sa défaite militaire et idéologique en Algérie. Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, actuel émir national du GSPC, et ses acolytes réussiront-ils, cette fois, encore, à obtenir, de la France, la satisfaction de leurs exigences, en contrepartie de la libération d'otages ? Certains observateurs avertis de la scène sécuritaire croient savoir que cette fois Nicolas Sarkozy aura une marge de manœuvre plus importante que lors de la libération des membres du GSPC, en contrepartie de la libération de Pierre Camatte, otage français libéré après que cette organisation terroriste eut obtenu satisfaction pour sa revendication, la libération de quatre membres de ses éléments par le Mali. L'échec de l'opération française, quelques mois après, pour la libération de Michel Germaneau, et l'exécution de cette victime, par le GSPC, ainsi que la libération plus tard de deux otages espagnols, par cette organisation terroriste, en contrepartie du versement par Madrid d'une rançon estimée à 8 millions d'euros, pourrait, cette fois, servir de «justificatif» pour la satisfaction, par l'intervention du président français, des revendications du GSPC, en contrepartie de la libération des otages enlevés dans la nuit de mercredi à jeudi derniers. Ce qui serait un échec dans la coopération internationale pour la lutte contre le terrorisme, et une victoire pour celui-ci. Les éléments du GSPC qui réussissent à investir une plus grande partie de rançons dans l'achat d'armes servant à perpétrer d'autres actions de ce genre, blanchir une autre partie dans des circuits informels, dont le trafic de drogue, dans la région du Sahel. katibat Tarek Ibn Ziad, dirigée par Abdelhamid Abou Zeid, appartenant au GSPC, et auteur, depuis 2003, de rapts d'étrangers, pourchassée en Algérie, arrive à circuler facilement dans certaines parties du Sahel, utilisant l'étendue du désert, ainsi que des complicités et des accointances avec des narcotrafiquants et des contrebandiers d'armes. Il est à noter que deux des personnes enlevées sont des fonctionnaires du groupe nucléaire français Areva, exploitant des mines d'uranium dans la région, un salarié et son épouse, tandis que deux autres travaillaient pour Satom, filiale du groupe Vinci, de bâtiment et travaux publics, qui travaille comme sous-traitant d'Areva sur le site d'Arlit.