L'Algérie a tenu hier une réunion secrète, regroupant les chefs des corps de renseignement des quatre pays du Sahel (Mali, Niger, Mauritanie, Algérie), et ce, dans l'objectif de créer une cellule de renseignement commune. Elle sera chargée du suivi des activités de l'organisation au Sahara. Une réunion de préparation de la rencontre qui a duré deux jours a été tenue lundi entre les attachés militaires des ambassades des trois pays du Sahel. L'objectif visé par la création de cette centrale est d'empêcher Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) d'utiliser l'argent des rançons pour l'achat d'armes ou de financer un réseau d'informateurs ou d'officiels corrompus. Selon une source proche du dossier, on apprend qu'«Al Qaïda a des millions d'euros quelle essaie d'investir dans la région. D'où l'urgence de régler ce problème du blanchiment d'argent». Aussi, il est impératif, selon notre source, de «discuter des moyens de suivre l'argent d'Al Qaïda au Sahel». Selon des experts en sécurité, l'Aqmi compte sur les vastes étendues du désert et la porosité des frontières pour créer un havre où il pourrait, à l'avenir, kidnapper à sa guise les touristes occidentaux. Selon une source proche des services de sécurité du Niger, la lutte contre le blanchiment d'argent sera au menu de cette réunion qui se tient à Alger. «Les services de police, les douanes et les militaires spécialisés en intelligence économique et financière vont jeter les bases d'une coopération active dans la lutte contre la fraude», indique notre source, avant d'ajouter que «les quatre pays se sont également mis d'accord pour renforcer leur coopération en matière de lutte antiterroriste, avec la possibilité de création de postes frontaliers conjoints pour contrôler la circulation des personnes et des biens». Rezzak Bara, conseiller du président de la République, a indiqué lors de son intervention récemment à l'assemblée de l'ONU à New York que «Al Qaïda obtient 5 millions d'euros de rançon pour la libération de chaque otage, et que l'argent récolté est utilisé pour l'achat d'armes». Cette rencontre des pays du Sahel, qui se tient depuis que la Mauritanie et le Mali ont soutenu l'Espagne dans le paiement de la rançon à Al Qaïda pour la libération des deux otages espagnols, vise à contenir le danger que représente pour les Etats du Sahel la menace terroriste dans la région. L'Algérie a dénoncé fermement les pressions exercées par l'Espagne pour la libération des deux otages espagnols, contre le paiement d'une rançon et la remise au Mali du terroriste notoire Omar Sahraoui, impliqué dans l'enlèvement des étrangers.