Comme annoncé par la wilaya à la fin de la semaine passée, 118 familles occupant des baraques ont été évacuées hier matin des différents quartiers de la commune de la Casbah vers la cité 1680 logements de Birtouta. L'opération a eu lieu notamment à Zoudj Ayoun, dans la Basse-Casbah et sur les hauteurs d'Ahmed Bouzrina. Le transfert de la population a été bouclé comme d'habitude avant le lever du jour. Dans la partie basse de la ville, le site qui a été rasé est celui qui se trouvait autour de la polyclinique Lallahoum, à côté du lycée Emir Abdelkader. Une première série de taudis faisait face depuis des années à l'école primaire et auCEM Malek Bennabi. Les autres masures ont été construites sur un terrain vague, toujours à proximité de l'établissement sanitaire Lallahoum. Bien avant la rentrée des classes, le bidonville a été vidé de tous ses occupants. Les camions destinés à les transporter vers Birtouta, à une vingtaine de kilomètres de là, étaient garés à la place des Martyrs dès la soirée de lundi. Tout de suite après le déplacement des familles, deux engins des travaux publics ont été mobilisés pour démolir les constructions précaires et quatre camions de gros tonnage réquisitionnés aux fins de se débarrasser des gravats et des déchets qui s'accumulaient sur place. Les travaux de démolition et de nettoyage se déroulaient sous les regards de nombreux élèves, mi-étonnés mi-amusés. Mais c'est le voisinage qui a surtout trouvé son compte dans une telle action. «Ces baraques nous ont empoisonné la vie. Il y avait de tout, drogue, prostitution, agressions et insultes. Ils ont bien fait de reloger les familles et démolir les constructions», affirme un résident. Pour lui, le plus important, désormais, c'est d'empêcher la reconstitution du bidonville. D'autres personnes désapprouvent le fait d'accorder la priorité au logement aux gens des baraques, alors les habitants de la ville souffrent grandement de la promiscuité dans les vieux immeubles qu'ils occupent toujours au péril de leur vie. A Ahmed Bouzrina, c'est le même scénario qui a été prévu, soit le relogement puis la démolition des constructions illicites. Hier également, la wilaya devait organiser le recasement des 460 familles qui occupaient les chalets du site Chabou, à Dergana, dans la commune de Bordj El Kiffan. Pour rappel, l'opération en cours a été inaugurée jeudi par le recasement des habitants du cimetière Sidi Yahia de Bir Mourad Raïs (35 familles). Le lendemain, c'était le tour des occupants des locaux des stades de Bologhine, 20 août et de Mohammedia (24 familles) d'accéder à des appartements à Birtouta. La wilaya devra donc s'attaquer en dernier lieu au bidonville Al Aloui d'El Madania (101 familles) pour boucler cette opération qui a concerné en tout 738 familles, suivant un communiqué de la wilaya rendu public mercredi dernier.