La surcharge des effectifs dans les établissements scolaires suscite encore cette année une grande polémique auprès du corps enseignant ainsi que des parents d'élèves. Les syndicats de l'éducation se voient une fois de plus évoquer ce problème récurrent. C'est le cas du Conseil des lycées d'Algérie (CLA) qui a dénoncé, hier à travers un communiqué envoyé à notre rédaction, certains points noirs de la reprise scolaire 2010-2011, dont la surcharge des classes. Contacté par nos soins, Idir Achour, porte-parole du CLA, a souligné qu'il y a de quoi s'alarmer lorsqu'on voit une classe du secondaire dépasser 40 élèves, voire plus dans certains établissements. La surcharge des effectifs par classe, selon notre porte-parole, touche particulièrement les classes de 1re année secondaire, vu le taux inédit de réussite au BEM d'une part et le manque d'infrastructures d'autre part. La première solution à ce souci, selon lui, est la construction de nouveaux établissements. «Dans certains lycées, on a été obligé de procéder au rachat des moyennes annuelles de certains élèves pour les faire passer de la première à la deuxième année secondaire. Et ce, de façon à laisser de la place aux nouveaux élèves de première année», développe-t-il, ajoutant qu'à ce rythme, certaines classes arriveront à inclure une soixantaine d'élèves dans les lycées, particulièrement ceux de la capitale. Les CEM urbains ne sont guère mieux lotis puisque plus de 60% des élèves de ces établissements scolaires poursuivent leurs études dans des salles de 45, selon la même source. Du côté des associations, l'on abonde dans le même sens. Mustapha Taliouine, vice-président des parents d'élèves du lycée Okba, à Bab El Oued, se montre sceptique quant à ce problème qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans certains lycées du centre. «Les élèves du lycée Okba passent actuellement par une réelle crise d'espace, au point d'aménager des bureaux d'administration en salles de cours», souligne M. Taliouine. Celui-ci précise que ce remue-ménage est lié particulièrement au réaménagement «interminable» de l'établissement. «Il n'en demeure pas moins que le nombre d'élèves est en train de s'accroître avant que les travaux ne soient terminés', s'exprime-t-il. Une façon de dire que le problème demeure du moment que le chantier durera durant toute l'année scolaire. De son côté, le secrétaire général du Cnapest, M. Nouar, estime que malgré la construction de nouvelles structures, les établissements ne remplissent toujours pas les demandes croissantes d'inscription à chaque rentrée scolaire. «A titre d'exemple, les familles habitant les wilayas qui ont bénéficié de ces constructions, notamment Sétif, souffrent toujours de ce problème. Que dira-t-on des autres wilayas où les chantiers ne sont pas achevés», avance-t-il. «Il n'y a qu'à voir le nombre important d'écoles primaires qui ne disposent pas de classes préparatoires. Une preuve flagrante de manque de salles dans ces établissements, où, pourtant et contrairement aux CEM et aux lycées, les salles de cours sont occupées au rythme de la double vacation», conclut notre interlocuteur.