«La menace terroriste est réelle», devait indiquer le ministre français de l'intérieur, en marge d'un déplacement à Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne). Suite à la diffusion d'une information faisant état de la présence d'une femme kamikaze sur le sol parisien , le dispositif sécuritaire a été renforcé mais ne vise pas exclusivement les transports. les services secrets algériens seraient à l'origine de ce renseignement. Brice Hortefeux parle de menace imminente d'un attentat, voire d'une vague d'attentats terroristes sur le sol français. Une hypothèse qui ne serait pas à écarter au vu des déclarations du ministre de l'intérieur qui, selon certaines sources anonymes citées par le quotidien le Figaro, «détiendrait le renseignement sur cette mystérieuse islamiste radicale par les services secrets algériens». Selon le quotidien, «le renseignement aurait évoqué un obscur attentat». Une information qui a suscité la réaction du parquet antiterroriste parisien, lequel a confié une enquête préliminaire à la section antiterroriste de la brigade criminelle de Paris et à la direction centrale du renseignement intérieur. Quoi qu'il en soit, la mise en garde adressée par le ministre de l'Intérieur laisse supposer qu'il dispose d'éléments tangibles. Par ailleurs, un magistrat antiterroriste a affirmé que «le contexte devient de plus en plus inquiétant.» Il s'explique par un faisceau de faits invitant le patron du contre-espionnage, Bernard Squarcini, à considérer, la semaine dernière, que «tous les voyants sont au rouge». Il est à rappeler que plusieurs alertes ont été émises et que la première remonte au 30 juin dernier lorsque les policiers avaient découvert un arsenal d'explosifs au domicile de deux petits voleurs ; la deuxième alerte a été émise suite à un appel anonyme annonçant l'imminence d'attentats à la station RER Saint-Michel, sur les Champs-Élysées, ainsi qu'à la tour Eiffel. Ce n'est que 24 heures après que le renseignement sur une femme kamikaze émanant des services algériens est venu compléter le sombre tableau. Les multiples menaces d'attentats émanant de la zone pakistano-afghane et évoquant des projets de frappes visant l'Hexagone ont exacerbé la tension. En outre, l'émir du GSPC ayant fait allégeance à Al Qaida, Abdelmalek Droukdel, a réitéré ses menaces. En souvenir de l'assassinat d'Abdelbaki Sahraoui, imam modéré de la mosquée de la rue Myrha (XVIIIe), succédant à la vague d'attentats de 1995, les services de sécurité, par anticipation, ont procédé à la mise en place d'une protection rapprochée du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Il est à signaler qu'aucune information n'a filtré sur l'identité de cette femme et encore moins sur ses origines.