Nombre d'enfants scolarisés, tous âges confondus, font face à des troubles anxieux entraînant le refus scolaire. Pis, certains d'entre eux souffriraient d'une forme extrême de ce syndrome. On les dit alors victimes de «phobie scolaire». Angoisses de séparation Première difficulté : évaluer la nature du problème et poser un diagnostic. Les parents, après avoir vu quelques généralistes pour les nausées ou l'aggravation de l'asthme de leur enfant, et devant l'impossibilité d'expliquer ces maux physiques, pensent ensuite qu'il fait semblant. Une opinion souvent partagée par les profs et qui amène beaucoup de confusion. Quant aux professionnels de psychologie, il faut distinguer le refus scolaire qui vient d'un trouble de l'apprentissage, l'absentéisme de convenance, d'un refus vraiment lié à trop d'anxiété. Dans ce dernier cas, l'enfant dit être désireux de suivre les cours, souvent même il est doué, mais il n'y arrive tout simplement pas. Le refus scolaire anxieux, même s'il repose sur un faisceau de causes différentes, a pour origine un traumatisme. En effet, il a été constaté que nombre d'enfants souffrant de phobie scolaire ont été victimes d'un harcèlement psychique ou d'une agression physique dans le cadre de l'école. Pour les experts, le refus scolaire est plutôt à envisager en rapport avec les angoisses de séparation nées dans la toute petite enfance et qui se réactivent à la faveur de la scolarisation. «Ni meilleurs ni moins bons» Comment éradiquer ces troubles somato-psychiques ? De rares services hospitaliers existent pour les enfants les plus gravement atteints, qui ont besoin d'une scolarisation accompagnée à l'hôpital. Quant aux formes mineures, elles bénéficient particulièrement de deux formes de psychothérapie : la thérapie familiale et les thérapies cognitivo-comportementales. Responsabilisé par un véritable «contrat thérapeutique» avec son psy, réassuré progressivement grâce à des exercices à accomplir dans le cadre de l'école (aller parler à un élève qu'il ne connaît pas, poser une question en classe…), l'enfant lutte concrètement contre l'anxiété qui le clouait jusque-là. A une époque où les troubles anxieux se nourrissent de l'angoisse de performance, ou «angoisse de résultat», il est vital de montrer aux enfants en difficulté qu'ils ne sont ni meilleurs ni moins bons que les autres, mais juste un peu plus stressés. Et que cela se soigne.