Le phénomène de la violence sous toutes ses formes a pris de l'ampleur ces dernières années. Vol à la tire, agression à main armée et autres procédés sont devenus monnaie courante dans le quotidien de l'algérien. Le milieu urbain est considéré comme étant l'espace favori des jeunes délinquants. Ce thème a été, hier, le sujet du débat du centre de presse d'El Moudjahid où plusieurs secteurs concernés sont représentés, à l'image du ministère de la Jeunesse et des sports, de la police nationale, la protection civile et du mouvement associatif. Le phénomène de la délinquance et de la violence sociale est certes un phénomène mondial. Les pays tentent de trouver des solutions, mais le cas de l'Algérie est un peu particulier vu les épreuves traversées par son peuple. C'est l'avis du commandant de la protection civile qui a appelé lors de cette conférence à une mobilisation massive en touchant toutes les catégories de la société. «Ce n'est pas un phénomène qui concerne tel ou tel secteur, mais il s'agit bel et bien d'un malaise dont la société algérienne souffre», signale-t-il. Le représentant de la protection civile s'est lancé dans une panoplie de propositions qui peuvent un tant soit peu ralentir ce malaise. «Nous devons agir sur le terrain et en finir avec ces tables rondes qui sont souvent loin de la réalité du terrain. A travers nos interventions sur le terrain, nous avons à maintes reprises constaté des blessures très graves ayant entraîné même la mort à cause d'une agression pour une somme de 200 Da», soutient-il. La solution selon le commandant de la protection civile réside dans la prise en charge de cette frange. «Il faut que le gouvernement prenne ce dossier en charge par la racine. C'est-à-dire éradiquer le chômage, l'exclusion sociale. L'Etat doit ouvrir les espaces pour laisser cette jeunesse s'exprimer», énumère-t-il. Ce point de vue est conforté par Abdelkrim Abidat, expert international, qui a souligné pour sa part qu'«il faut en finir avec ces tables rondes et autres réunions stériles. Le travail se fait sur le terrain. Les jeunes délinquants ont besoin d'oreilles attentives. Ils ont besoin d'écoute tout simplement», et d'annoncer : «Nous allons organiser à partir du 5 octobre prochain en collaboration avec la DGSN des journées au profit des jeunes. Nous allons occuper l'esplanade d'Alger-Centre avec des psychobus, des psychologues et des psychiatres pour sensibiliser nos jeunes sur la drogue et les dangers des rixes qui éclatent entre eux. Si nous laissons les choses en l'état, nous allons voir des gangs se massacrer». S'agissant de l'intervention du représentant de la Direction générale de la sureté nationale (DGSN), celle-ci est articulée sur les trois axes de ce secteur qui fait dans la prévention dans un premier temps, la persuasion et enfin la répression. Le commissaire a révélé la nouvelle ligne de conduite de ce corps. «Nous avons opté, depuis l'arrivée du général-major Abdelghani Hamel, pour l'ouverture sur la société. C'est une continuité des brigades de proximité initiées par feu Ali Tounsi, mis à part les questions de terrorisme qui restent du domaine de la sécurité de l'Etat». Pour les différents intervenants, le phénomène de la délinquance et de la violence urbaine doit être pris en charge de manière efficace pour éviter à la société de sombrer dans «la criminalité organisée qui commence à sortir des trous».