«Le conseil se déclare préoccupé par la multiplication des enlèvements et des prises d'otages dans certaines régions du monde et dans un contexte politique particulier dans le but de lever des fonds ou d'obtenir des concessions politiques», a indiqué la déclaration présidentielle approuvée par la réunion du Conseil de sécurité consacrée à la lutte contre le terrorisme, où plusieurs membres étaient représentés au niveau ministériel, dont la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton. En outre, il a réaffirmé hier l'obligation faite aux Etats membres de «prévenir et de réprimer le financement d'actes terroristes et d'ériger en infraction la fourniture ou la collecte délibérée, par leurs nationaux ou sur leur territoire, par quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, de fonds que l'on prévoit d'utiliser, ou dont on sait qu'ils seront utilisés pour perpétrer des actes de terrorisme». Concernant les opérations de prises d'otages précisément, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni, William Hague, a affirmé, lors de cette réunion, qu'en se basant sur l'expérience de son propre pays, il était clairement prouvé que «le paiement de rançons a non seulement permis le financement du terrorisme mais a aussi encouragé davantage les prises d'otages». Par ailleurs, le conseil a réitéré sa préoccupation que lui inspirent «les liens de plus en plus étroits que le terrorisme entretient, dans bien des cas, avec la criminalité transnationale organisée, la drogue, le blanchiment d'argent et le trafic d'armes» et souligné qu'il convenait de mieux coordonner l'action menée aux échelons national, sous-régional, régional et international afin de renforcer la riposte mondiale face à ce grave problème. Il a appelé à nouveau les Etats à renforcer leur coopération et leur solidarité, notamment par le biais d'arrangements et d'accords bilatéraux et multilatéraux visant à prévenir et à réprimer les attentats terroristes, et les a encouragés à renforcer leur coopération au niveau régional et sous-régional, en particulier par l'intermédiaire de mécanismes régionaux et sous-régionaux et grâce à une meilleure coordination sur le plan opérationnel. Il a condamné une fois de plus, dans les termes les plus vigoureux, l'incitation à commettre des actes de terrorisme et toute tentative pour justifier ou glorifier des actes de terrorisme. La communauté internationale rejoint la position d'Alger Le conseil a souligné à cet égard qu'il importait d'aider les Etats à se donner les moyens nécessaires en leur fournissant l'assistance technique voulue pour donner effet aux résolutions, et a encouragé les Etats à faire tout leur possible pour mener à bien les négociations sur le projet de convention générale sur le terrorisme international. Les décisions annoncées par le Conseil de sécurité s'inscrivent globalement dans la positions de l'Algérie, le conseiller auprès du président de la République, Kamel Rezag Bara, avait mis en garde récemment à New York contre la grave menace pesant sur la sécurité internationale du phénomène de prises d'otages par les groupes terroristes suivie de demande de rançons et d'élargissement de terroristes en contrepartie de la libération d'otages, appelant à la mise en place de procédures de rappel à l'ordre contre les Etats qui ne respecteraient pas leurs engagements. «La rançon est un moyen de financement du terrorisme», avait avisé M. Rezag Bara la communauté internationale. Outre une médiatisation importante des opérations de kidnapping, les terroristes exercent par ce procédé une pression sur les pays d'origine des otages. A ce propos, il avait regretté qu'en cédant au chantage, ces Etats ne font qu'encourager les groupes terroristes à persévérer dans leurs activités criminelles : «Certains de ces pays semblent, en tout cas, obéir à la seule sécurité de leurs ressortissants, sachant l'usage que fait le terrorisme des rançons récoltées pour le financement de leurs activités criminelles, notamment en termes d'acquisition d'armements, de capacité de recrutement et de moyens logistiques sophistiqués.» Pour rappel, l'Espagne a été accusée récemment d'avoir versé 8 millions d'euros pour la libération de deux de ses ressortissants détenus au Mali, en plus de la libération de prisonniers condamnés pour des actes terroristes. C'est aussi le cas de la France qui a libéré Pierre Camatte en échange de quatre prisonniers membres du GSPC. Des libérations qui ont suscité l'indignation internationale dont celle de l'Algérie qui avait rappelé son ambassadeur à Bamako.