En février dernier, la France s'est illustrée par une action que les observateurs ont qualifiée de «précédent dangereux». C'est un désaveu sans appel que viennent d'exprimer les Américains à la France dans le dossier sécuritaire. Un responsable américain a souligné que son pays rejetait la politique de concessions en faveur des groupes terroristes en échange de la libération d'otages. «La politique des Etats-Unis, à l'instar de celle d'autres pays, repose sur le rejet de toute concession en faveur des preneurs d'otages», a souligné Jason Small, directeur adjoint du bureau d'Afrique de l'Ouest au département d'Etat américain, dans un entretien au journal Al-Hayet, paru hier, en réponse à une question sur le paiement de rançons. En février dernier, la France s'est illustrée par une action que les observateurs ont qualifiée de «précédent dangereux»: elle a négocié avec les terroristes la libération de son ressortissant Pierre Camatte. Lors de ces tractations, la France a fait pression sur le président malien pour qu'il libère les 4 chefs d'Al Qaîda au Maghreb islamique, condition indispensable posée par les ravisseurs pour que la France puisse récupérer M.Camatte saint et sauf. Cette opération guidée par le ministre français des Affaires étrangères qui s'est déplacé par deux fois au Mali, a soulevé le courroux d'Alger. De nombreux analystes affirment que le paiement de rançons aux groupes terroristes pose un problème de sécurité majeur. «Les pays occidentaux auraient versé une somme de 10 millions d'euros pour la libération de leurs otages détenus par les groupes terroristes d'Al Qaîda», estiment les mêmes observateurs. L'Algérie a toujours plaidé pour une criminalisation du paiement des rançons aux terroristes. Cette démarche a été soutenue par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Russie. «Les enlèvements sont des actes exécrables (...) hautement préoccupants», a soutenu le responsable américain, appelant à oeuvrer de concert à la coordination des positions et des politiques. Pour M.Jason Small, la branche Al Qaîda au Maghreb islamique représente «une réelle menace» pour les régions du Sahel africain. L'idéologie et le mode opératoire de cette organisation sont rejetés par la grande majorité des peuples de la région, a-t-il précisé, saluant les efforts consentis par les pays de la région pour contenir la capacité d'action de l'organisation. «Le terrorisme est une menace pour tous, d'où nos efforts en partenariat pour lutter contre ce type de menace», a souligné M.Small. L'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique ont signé mercredi dernier, à Alger, un accord de coopération dans le domaine judiciaire à l'effet de renforcer la coopération bilatérale dans le domaine sécuritaire. «Nous avons la volonté et la détermination communes de coopérer pour combattre la criminalité sous toutes ses formes», a déclaré le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz L'Algérie, a-t-il dit, «est parfaitement consciente que la lutte contre le crime organisé et le fléau du terrorisme impose à la communauté internationale une coopération et une entraide sérieuses afin de s'en prémunir par tous les moyens». Pour sa part, le secrétaire d'Etat américain à la Justice a déclaré que «la signature de cet accord est un indicateur des progrès qu'on a pu réaliser ensemble». Interrogé sur la participation des Etats-Unis d'Amérique aux efforts de lutte contre les groupes terroristes dans cette région, le responsable américain a indiqué que son pays «ne participe pas directement à ces efforts, mais apporte une assistance aux pays de la région dans leurs efforts de lutte contre cette organisation».