Allant au-delà du dénigrement des informations contenues dans le rapport établi par la Fédération internationale des droits de l'homme sur le dossier des disparus, le président accuse «des parties étrangères et des Etats de verser dans la manipulation des ONG avec pour objectif de porter atteinte à l'image de l'Algérie». Le président de la commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini n'y est pas allé par quatre chemin pour exprimer son avis sur le rapport en question. Avec virulence, ce dernier n'a pas hésité à critiquer le rapport de cette ONG en considérant, jeudi lors de son passage sur la chaîne II, que «les informations contenues dans le rapport établi par la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) sur la situation en Algérie sont fausses». Sans les citer nommément, le premier responsable a indiqué que «ces parties de même que ces nations qui montrent des signes d'hostilité envers l'Algérie ont, de tout temps, exploité le dossier des disparue et, par ONG et associations interposées, tenté de porter atteinte à l'image de marque de l'Algérie». Sans détour, il a relevé que la FIDH s'appuie sur des informations erronées. Comme pour appuyer ses déclarations à propos du dossier et de ses contours, Ksentini a mentionné les travaux de son département en affirmant que «la FIDH est devenue professionnelle dans ce domaine». Montant au créneau, ce dernier confirme ses dires en rappelant que, dans le passé, «son département avait attiré l'attention de la FIDH sur les contrevérités émises par cette dernière». En réponse à l'animosité franchement exprimée par le rapport et suite au tollé exprimé par les familles et certains partis politiques après l'annonce de la clôture du dossier des disparus, le président du CNCPPDH devait apporter des arguments prouvant la malveillance que cache ce rapport de même que la position de cette association. En ce sens et comme pour accabler la Fédération des droits de l'homme, Ksentini accuse cette dernière de vouloir créer l'amalgame en indiquant «qu'au début des années 90, la FIDH avait assimilé la lutte contre le terrorisme à une lutte contre la démocratie», concluant que ces manœuvres «étaient favorables aux terroristes». Sur un autre chapitre, Ksentini a tiré à boulets rouges sur le gouvernement français et sur sa position floue à propos de la question des rançons réclamées par les groupes terroristes, notamment Al Qaida au Maghreb islamique. Il a sévèrement critiqué le gouvernement français, l'accusant de «ne pas respecter le principe de la criminalisation du payement des rançons aux terroristes». Sur ce point, il a soutenu que «des états à l'instar de la France qui ne respectent pas ce principe continuent de négocier avec les groupes terroristesé. 5e anniversaire du référendum sur la réconciliation nationale La célébration, mercredi dernier, du 5e anniversaire de la réconciliation nationale a été également évoquée par Ksentini, lequel a profité de l'occasion pour «réitérer l'invitation de déposer les armes à l'adresse des terroristes encore actifs». «Les terroristes désirant se repentir peuvent toujours le faire», a-t-il dit, affirmant que «les portes de la réconciliation nationale sont toujours ouvertes pour ceux qui veulent se repentir et mettre un terme à leur aventure sans issue». Sur ce volet, le responsable de la CNCPPDH se voulait laudateur en direction de l'initiative entreprise par le fondateur du GSPC, Hassan Hattab, lequel a lancé un appel aux terroristes les invitant au repentir de même qu'en direction des oulémas pour le soutien accordé à cette entreprise. Il devait conclure en rappelant «qu'au travers de la charte pour la paix et la réconciliation, toutes les victimes de la tragédie nationale ont été indemnisées tant sur le plan moral que matériel». Le Maroc doit faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui l'oppose au Front Polisario Maître Ksentini est revenu sur l'affaire des Algériens expropriés de leurs terres agricoles dans les années 1970 au Maroc. Il a affirmé que «le royaume du Maroc s'est comporté d'une manière irrationnelle avec l'Algérie dans l'affaire de l'expropriation des terres agricoles de ressortissants algériens dans les années 1970, en refusant d'indemniser les victimes au moment où dans d'autres cas, des ressortissants étrangers ont été indemnisés». C'est ainsi qu'il a plaidé pour des négociations entre les deux pays autour de cette question, appelant les autorités marocaines à «séparer cette affaire de la question du Sahara occidental». Il a également soulevé, dans ce contexte, la question du trafic de drogue qui, a-t-il dit, est en train de causer des «ravages» au sein de la jeunesse. «Il est impératif d'aller vers une solution dans ce dossier», a-t-il encore ajouté. Me Ksentini s'est interrogé, dans le même cadre, sur les raisons du «silence» observé par les pays européens dans le dossier du «trafic de drogue à partir du Maroc», estimant qu'«une levée de boucliers aurait été vite diligentée si l'Algérie était à l'origine de ce trafic». S'agissant des allégations entretenues par des médias marocains autour de la «prétendue» arrestation de journalistes marocains en Algérie, le président de la CNCPPDH a souligné qu'il s'agit d'une campagne de presse diligentée contre l'Algérie pour «faire diversion sur les difficultés que connaît actuellement la monarchie dans le dossier des droits de l'homme au Sahara occidental». «Des instances et des organisations internationales ont condamné le Maroc» pour ses agissements dans les territoires sahraouis occupés, a-t-il encore relevé. Appelant le Maroc à faire preuve de «rationalité» dans le conflit qui l'oppose au Front Polisario, Me Ksentini a souligné que «l'époque du colonialisme est révolue».