Le président russe Dmitri Medvedev effectuait hier une visite d'une journée à Alger, accompagné par une forte délégation d'hommes d'affaires, axée sur un renforcement des relations économiques avec l'Algérie. M. Medvedev a été accueilli par le président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre Ahmed Ouyahia et plusieurs de ses ministres. M. Medvedev s'est rendu après un entretien avec le président de la République au monument des martyrs pour déposer une gerbe de fleurs. Mais l'accent de cette visite est surtout mis sur les relations économiques russo-algériennes, surtout que la valeur des échanges est de seulement 500 millions de dollars par an. Parmi les hommes d'affaires venus avec M. Medvedev, le patron du géant Gazprom, Alexeï Miller, celui du géant russo-norvégien VimpelCom, Alexander Izosimov, et le milliardaire Mikhaïl Fridman du groupe TNK-BP. Il a été question d'ailleurs de VimpelCom, qui vient de racheter 51% de l'égyptien Orascom telecom holding (OTH). Il se retrouve aussi de facto à la tête de l'opérateur mobile Djezzy en Algérie, que le Russe veut racheter. Alexander Izosimov voudrait garder cette entreprise florissante. Mais «si le gouvernement insiste, nous serons naturellement prêt à envisager la vente de cet actif», a-t-il déclaré aux journalistes. «Nous voudrions conserver avec plaisir la compagnie Djezzy comme l'un de nos actifs et gérerons ces actifs parce que ce marché a sans aucun doute du potentiel», a-t-il ajouté, tout en souhaitant que les relations de Djezzy avec le gouvernement algérien se normalisent. Pour rappel, Djezzy a eu deux rappels d'impayés au fisc et est accusé d'infraction à la législation sur les changes. Il y a aussi dans le domaine de la coopération énergétique la mise en vente des actifs de BP en Algérie car le groupe britannique a besoin de liquidités après la marée noire du golfe du Mexique. Le milliardaire Mikhaïl Fridman, patron du parent russo-britannique TNK-BP, s'est dit intéressé à Alger. TNK-BP aurait déjà donné son accord la semaine dernière pour acquérir les parts de BP au Vietnam et au Venezuela, selon la presse russe. Aucune vente d'armement n'était attendue durant ce voyage, selon le conseiller du Kremlin pour la politique étrangère, Serguei Prikhodko. L'Algérie a déjà signé des accords dans ce domaine en 2006 lors de la visite du président russe d'alors, Vladimir Poutine, en échange de l'annulation de la dette algérienne envers l'URSS. Depuis, Alger a renvoyé des Mig défectueux en 2007 que Moscou lui avait livrés, ce qui avait quelque peu refroidi les relations des deux alliés avant que le président Bouteflika se rend en visite à Moscou en 2008. En fin d'après-midi, M. Medvedev et sa délégation devaient repartir en direction de Chypre pour la première visite jamais effectuée par un président russe dans ce pays devenu membre de l'Union européenne en 2004.