«Le président n'a, à aucun moment, tenu les propos rapportés dans la presse, citant une soi-disant interview qu'il aurait accordée à deux chercheurs japonais», Kisaishi Masatoshi et Watanabe Shoko, annonce, catégorique, une source proche de l'ex-président de la République, Chadli Bendjedid. «Ce démenti concerne l'ensemble des sujets abordés dans cette interview, dont celui relatif aux événements du 5 octobre 1988, à l'amazighité et autres », ajoute cette source qui s'interroge sur «les raisons pour lesquelles il y a eu la publication des propos attribués, à tort, à l'ex-chef d'Etat et le moment choisi pour ce faire (la veille de la commémoration de ces événements)». «Il était clair, dès le début, que le président ne pouvait prononcer de tels propos, lui qui fait partie des acteurs de ces événements, et être l'auteur de ces mensonges», lance cette source. «Attribuer ces propos au président est, déjà, un mensonge, puisque le président dément avoir exprimé ces idées et témoignages contenus dans cette interview», selon cette source. Il est à noter, par ailleurs, que le président lui-même a démenti ces propos dans un entretien accordé au quotidien algérien Echourouk El Youmi, publié dans son édition d'hier. L'ex-président Chadli Bendjedid a déclaré, dans cet entretien, «prendre à témoin Dieu et l'Histoire, que tout ce qui a été dit en (son) nom est en globalité mensonges et allégations». Pour ce qui est de l'amazighité, l'ex-président dément ce qui lui a été attribué, lançant «que l'Algérie est une terre amazighe qui a été islamisée», et que lui-même est «un amazigh qui a été islamisé». Le ministre d'Etat, Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, avait, avant-hier, laissé entendre que les propos de l'ex-président pouvaient avoir été déformés, dénonçant «les attaques menées contre le FLN qui a libéré le pays du colonialisme». Une réserve qui s'est avérée juste quand Chadli Bendjedid dément avoir été l'auteur de ces propos. Concernant sa démission, Chadli Bendjedid dira, que «celui qui prétend qu'il y a eu un coup d'Etat se trompe parce que j'ai démissionné de mon plein gré sans une quelconque pression d'une quelconque partie».