lundi dernier en fin d'après-midi au nouveau siège de la wilaya sis à la cité daksi était organisé le «pot de départ» de Abdelkader Boudiaf, wali en place depuis 2005 et nommé à la tête de la wilaya d'oran à la faveur du mouvement opéré ces derniers jours, ceci en présence d'une assistance hétéroclite, allant des membres de l'exécutif aux élus locaux, en passant par les représentants (!) de la société civile, des présidents de clubs sportifs locaux, ainsi que des représentants des différents organes de presse. Ainsi, donc se termine la mission de M. Boudiaf à la tête d'une wilaya réputée «difficile», mission au sujet de laquelle beaucoup a été dit et écrit. un wali «accessible» ? retour en arrière. Août 2005 : la désignation du volubile Boudiaf à la place de l'effacé Sekrane avait eu l'effet de susciter l'intérêt, du moins la curiosité, d'une population constantinoise plus ou moins blasée par la chose «politique». L'on se souvient d'un wali bien loin des attitudes protocolaires, et qui, passant outre la convention, se déplaçait seul dans les artères de la ville. Ce qu'auparavant, bien des responsables ont répugné à faire... Même des candidats aux différentes élections locales et législatives ! Abdelmalek Boudiaf visitait des endroits populaires à des heures indues rien que pour constater de visu l'état des lieux, faire son propre diagnostic d'une wilaya réputée partir à vau-l'eau, s'invitait dans des rencontres, discutait avec les jeunes laissant l'impression d'être à leur écoute... cette réputation de représentant de l'Etat «accessible» et «à l'écoute du peuple» fit long feu, et les premières lézardes ne tardèrent à faire leur apparition. Rapidement, Abdelmalek Boudiaf fut soupçonné de préparer le lit d'une politique populiste qui ne disait pas son nom, ceci bien que la radio locale, de même que certains titres, continuaient à entretenir l'image d'un wali tellement «populaire» qu'il en était même devenu «inamovible» ! Lui même donnait l'impression de s'être pris à son propre jeu. Pour preuve, au mois d'août passé, le wali s'était fendu d'un prétentieux «je ne partirais pas» dans le numéro 82 du Miroir de Constantine, bimensuel gratuit créé à sa propre gloire et péchant par une absence totale d'objectivité. Prétentieux car il venait de boucler pile cinq ans à la tête de la wilaya, et du coup il était «partant» de fait ! autre grief retenu à son encontre, le désormais ex-wali fera réorganiser le mouvement associatif local, se félicitant au passage de la «naissance» de conseils consultatifs réunissant les diverses associations et comités et leur organe suprême au niveau de la wilaya. D'obscurs responsables d'associations et comités de quartiers ne demandaient pas plus pour faire allégeance dans la mesure où ils se retrouvaient sous les feux de la rampe... volontarisme et réalité sur le plan des «réalisations», il est étonnant de noter que le lancement de différents projets structurants y soit souvent apparenté, alors que par réalisation devrait s'entendre la finalisation desdits projets. De tous les chantiers lancés, celui qui aura le plus fait jaser est sans conteste celui du tramway qui devait dans un premier temps relier le centre-ville à partir de la place de la Brèche à la cité Zouaghi Slimane, sur les hauteurs de Aïn El Bey. Devant la levée de boucliers suscitée par la nécessaire démolition de la prison du Coudiat et dans un contexte marqué par la résurgence d'un certain discours patriotique, le wali a dû battre en retraite et le tracé raccourci (le nouveau terminus était au niveau du stade Benabdelmalek), ce qui a permis à beaucoup d'être édifiés sur les limites du champ d'action du premier responsable de la wilaya, qui se targuait pourtant d'avoir «carte blanche» de la part des décideurs afin de faire sortir Constantine de la léthargie dans laquelle elle était plongée. Rappelons qu'au mois de juillet passé, abdelmalek boudiaf, à l'occasion d'une réunion avec des investisseurs au palais de la culture Malek Haddad, évoquera de nouveau le cas de la prison du Coudiat en martelant qu'«elle ne restera pas» ! l'espoir d'emprunter le tramway pour ses déplacements à partir d'avril 2011 non plus... délogement/relogement pour beaucoup de concitoyens, la période boudiaf restera celle des opérations de délogement de centaines de familles, à l'image de celles habitant les bidonvilles du quartier bardo, et de leur relogement à la nouvelle-ville ali mendjeli. l'évacuation des concernés, parfois houleuse, comme cela avait été le cas à l'avenue de Roumanie, le printemps passé, s'était cependant effectuée avec beaucoup de fermeté, ce qui aura été parfois mal accepté, en témoigne les échauffourées ayant éclaté entre des contestataires s'estimant lésés et les forces de l'ordre. ce qu'il y a à retenir, c'est que la promesse faite par le wali de démanteler «tous» les bidonvilles avant le 31 décembre 2010 n'aura été tenue qu'en partie. Ceci dit, il ne tient qu'au nouveau wali de terminer l'œuvre de son prédécesseur. rapports avec les médias si m. boudiaf a réussi à donner l'illusion d'être partout, il ne faut pas occulter le fait que cette omniprésence était surtout médiatique. En effet, contrairement à son prédécesseur, discret à souhait, abdelmalek boudiaf aimait à être sous les projecteurs et certains médias le lui rendaient bien. Cependant, le wali a eu tort de prendre parfois la sympathie que lui témoignait la corporation au début de sa prise en main des affaires pour de l'indulgence, et très vite, il s'était montré susceptible et allergique aux critiques, pourtant souvent fondées. Un exemple, alors que toute la population constatait l'arrêt du chantier du tramway, m. boudiaf tenait mordicus à convaincre les journalistes l'ayant apostrophé sur le sujet que celui-ci était bien actif, ceci en dépit de tout bon sens. Ce sera donc l'image d'un responsable ayant pris le parti de n'écouter que ses thuriféraires qui restera dans les mémoires. on se souvient aussi que juste après son installation, m. boudiaf avait promis aux journalistes une maison de la presse digne de ce nom... Une autre promesse non tenue.