L'Algérie lance officiellement le processus d'acquisition de la filiale Djezzy. Le ministère des Finances vient de rendre public, hier, un appel d'offres international restreint pour sélectionner une banque d'affaires ou un cabinet d'expertise afin de l'accompagner dans l'opération d'acquisition par l'Etat algérien de la société «Orascom Télécom Algérie» (OTA). L'avis d'appel d'offres précisant les conditions exigées par le ministère en question aux soumissionnaires a été publié hier dans le journal étatique El Moudjahid. La date butoir de l'offre est fixée au 24 novembre et le nom de la société retenue sera annoncé le jour même de la fin de l'appel d'offres, selon le document. Après que le géant russo-norvégien, nouveau propriétaire d'Orascom Telecom Holding (OTH), ait placé la barre très haut, soit 7,8 milliards de dollars comme prix de vente de Djezzy, le ministère des Finances annonce vouloir trouver un partenaire pour assister l'Etat algérien dans l'acquisition de la société OTA. Suite à de longues négociations qui se sont étalées sur une année entre OTH et l'Etat algérien, la filiale de téléphonie mobile est devenue propriété du groupe russo-norvégien suite à la fusion opérée avec Weather Investments avec la maison mère OTH. Cette union stratégique a permis à VimpelCom de détenir 51,7% d'OTH, maison mère de Djezzy. L'opérateur russe de téléphonie mobile VimpelCom espérait toutefois acquérir Djezzy dans le cadre d'un accord de 6,6 milliards de dollars (4,7 milliards d'euros) pour prendre le contrôle des actifs d'Orascom, mais l'initiative d'Alger semble compromettre ce projet. Moult incertitudes entourent l'affaire Djezzy, qui ne semble pas trouver de dénouement. Avant-hier, VimpelCom annonçait, selon le Financial Times, qu'il pourrait avoir recours à la justice si Alger tente d'opérer des actions afin de léser l'opérateur russo-norvégien dans ses droits. «Si le gouvernement algérien entame des mouvements ou extrait des actifs, nationalisation ou autres, nous n'hésiterons aucunement à défendre nos droits», a-t-il affirmé. Selon des experts, VimpelCom n'a aucun droit d'ester en justice l'Algérie. Ils affirment que la valeur de la filiale ne peut pas être fixée, sans une évaluation établie par des experts internationaux. Selon l'agence britannique Reuters, le rachat des actifs d'OTH par le groupe russe VimpelCom risque de ne pas aboutir à cause des incertitudes qui entourent la filiale algérienne d'Orascom. Selon la même source, plusieurs analystes ont exprimé des incertitudes quant au fonctionnement de la filiale algérienne Djezzy. Ceci risque de remettre en cause l'opération de rachat des actifs d'Orascom par le russe VimpelCom. En tout état de cause, le gouvernement algérien semble décidé à aller jusqu'au bout dans sa décision de racheter Djezzy.