Après la confirmation de la suspension du processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie (CPA), le gouvernement semble donner, désormais, la priorité à la modernisation et la mise à niveau des services accordés par les banques publiques. C'est du moins ce qu'il y a lieu de tirer comme conclusion de l'appel d'offres national et international que le CPA vient de lancer pour "la sélection d'un cabinet spécialisé dans l'assistance à la mise en oeuvre des recommandations portant mise à niveau et amélioration des fonctions de crédit et de recouvrement". Les organismes compétents ainsi que les instituts spécialisés en la matière, qu'ils soient des nationaux ou des partenaires étrangers, si l'on tient compte des termes de l'appel d'offres en question, ont un délai d'un mois pour le dépôt de leurs offres. Comme cela a été expliqué dans les milieux financiers, à travers cette opération d'expertise des capacités de la banque sur le plan de la modernisation et du recouvrement, le CPA envisage d'opérer un assainissement profond de ses comptes et apporter l'expertise nécessaire à ses fonctions en matière de crédits. De là, les analystes estiment que l'Etat est plus que jamais déterminé à en finir avec les incohérences et autres lourdeurs qui subsistent devant les entreprises et les opérateurs économiques de tous bords dès qu'il s'agit de solliciter le soutien d'une banque publique pour l'accompagnement des projets d'investissement. Il est, en tout cas, clair que l'engagement dans le processus de modernisation de la politique bancaire en matière de crédit et du processus des recouvrements intervient suite aux nombreuses remarques, parfois peu joyeuses, que des milieux économiques ont fait à l'égard des banques publiques qui sont accusées, notamment par les opérateurs économiques (qu'ils soient publics ou privés), de ne pas jouer le rôle qui leur échoit lorsqu'il s'agit d'accompagner les projets d'investissements économiques. Mais, les banques ne sont pas restées insensibles aux remarques qui leur ont été faites en faisant admettre que le peu d'enthousiasme qui caractérise les banques publiques s'agissant du financement de l'économie est dû, en premier lieu, au manque criard qu'elles accusent en matière d'expertise et d'études de marché. Ce qui a fait que depuis des années il n'y a pas eu un ciblage rationnel des créneaux et investissements que les banques publiques ont dû financer sans courir le risque de manque de recouvrements des créances. En tout cas, pour ce qui est du CPA, le processus de mise à niveau des missions de recouvrement a été clairement mentionné dans le cahier des charges que la banque a mis au point lors de la préparation du processus de sa privatisation. Cependant, la récupération des crédits octroyés reste toujours le point faible de l'ensemble des banques publiques. C'est ainsi que le CPA a, préalablement, misé sur l'aboutissement de l'opération de sa privatisation pour venir à bout des lacunes qui touchent à ce processus. Mais, aujourd'hui, à la faveur des nouveaux choix économiques du gouvernement, nombreux son les observateurs qui se posent la question si ce n'est pas toute l'option de la privatisation de cette banque publique qui est en voie d'être remise en cause. Dans ce cas, le gouvernement opterait à coup sûr pour la préservation des banques publiques dans le giron du patrimoine public économique.