A une question sur une éventuelle visite en France, M. Bouteflika répondra par l'affirmative en prononçant le terme «Inchallah». Le président de la République Abdelaziz Bouteflika vient de remettre les pendules à l'heure et de balayer d'un revers de la main toute équivoque s'érigeant comme obstacle dans le développement des relations algéro-françaises. En effet, au terme de l'audience qu'il a accordée hier à la ministre d'Etat française, garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés, Mme Alliot Marie, le président Bouteflika fera savoir sans détour que «les relations algéro-française se portent bien». Le chef de l'Etat a en outre confirmé que sa visite officielle en France est toujours d'actualité. En effet, dans une réponse à une question à ce sujet, M. Bouteflika répondra par l'affirmative en prononçant le terme «Inchallah» (ndlr, si Dieu le veut). De son côté, Mme Alliot-Marie a indiqué que les entretiens avec le président Bouteflika ont porté sur tous les domaines, notamment ceux relatifs à la défense, l'intérieur et à la justice. «Le président de la République m'a fait le grand honneur de me recevoir longuement et nous avons évoqué tous les domaines très larges de la coopération entre la France et l'Algérie», a-t-elle précisé, qualifiant de «très profondes» et de «très intenses» les relations entre les deux pays. «Nous avons développé la coopération dans le domaine de la Défense et de l'Intérieur, mais également dans celui de la Justice, notamment depuis 2004 où nous avons une coopération dans le domaine de la formation», a-t-elle ajouté. Elle a exprimé son souhait de voir ces relations «se développer, non seulement dans l'intérêt de nos deux pays, mais également dans l'intérêt des autres pays voisins ainsi que pour le développement de la paix et de la sécurité parce que, a-t-elle dit, c'est notre mission profonde». Finie la période de bouderie De tels propos exprimés aussi bien par le président Bouteflika que par l'hôte de l'Algérie Mme Alliot-Marie confirment, on ne peut mieux, que les liens tissés entre Alger et Paris sont actuellement en passe d'aborder une nouvelle phase placée sous les signes du rapprochement entre les deux capitales. Finie donc cette période de bouderie qui caractérisait, il n'y a pas si longtemps, les relations algéro-françaises et place désormais au propos élogieux émanant des officiels de part et d'autre. A rappeler dans ce cadre qu'à la veille de la venue de Mme Alliot-Marie dans notre pays, M. Belaïz a qualifié d'excellente la coopération judiciaire entre les deux pays. De son côté, la ministre française de la Justice a fait savoir dans un entretien accordé à un confrère francophone que «la France est prête à des avancées» dans le domaine de la circulation des personnes. Cela dit, la déclaration du président Bouteflika au sujet des relations entre l'Algérie et la France est assurément de nature à susciter un meilleur réchauffement entre les deux pays. Qu'au niveau des relations ces deux Etats atteignent le niveau d'excellence, cela ne manque pas de réalisme, eu égard à la multitude de signaux qui le confirment. A citer, entre autres, la relaxe prononcée par la justice française en faveur du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni soupçonné d'avoir commandité l'assassinat de l'avocat Mecili. Côté algérien, il y a lieu de citer cette volonté manifeste de jeter aux oubliettes ce fameux projet de loi criminalisant le colonialisme qui a fait couler beaucoup d'encre sans qu'il soit procédé à son adoption. Ainsi donc, les relations entre Alger et Paris tentent, à se fier aux déclarations des responsables de part et d'autre, à s'épanouir davantage. En d'autres termes, celles-ci ne veulent pas être enfermées dans le labyrinthe des considérations historiques qui empêchent un meilleur regard sur l'avenir. Dans l'intérêt des deux pays et de leurs peuples.