Après un suspense qui a duré plusieurs mois et qui a ouvert la voie à toutes formes de spéculations, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a enfin, tranché la question relative à sa participation au sommet du lancement officiel de l'Union pour la Méditerranée (UPM) qui se tiendra dimanche prochain à Paris. C'est à partir de l'île japonaise, Hokaïdo, où il se trouve depuis deux jours pour prendre part au sommet du G8, que le chef de l'Etat a donné officiellement sa réponse aux demandes incessantes de son homologue français pour la participation au sommet de l'UPM. A quelques heures de l'ouverture des travaux du G8, un tête-à-tête a regroupé les deux présidents (Sarkozy et Bouteflika) à l'issue duquel cette réponse est tombée. Le chef de l'Etat français, en conséquence, n'a pas tardé à livrer ses impressions quant à la décision de son homologue algérien de prendre part au sommet de Paris. " C'est extrêmement important, parce que l'Algérie joue un rôle central. Le président Bouteflika a une expérience, une autorité, qui font que sa présence autour de la table pour le sommet de l'Union pour la Méditerranée est indispensable au succès de ce sommet ", telle est la déclaration de Sarkozy à l'issue de l'entrevue qui l'a regroupé avec Bouteflika, avant d'ajouter que " le président Bouteflika m'a demandé de rendre publique sa réponse. Il sera présent à Paris pour le sommet de l'Union pour la Méditerranée ". Le président de la République, plutôt serein, a calmé les esprits et balayé d'un revers de la main tous les commentaires évoquant de prétendues divergences entre Alger et Paris, en déclarant : " Il n'y avait pas de réticences, il n'y avait que des pourparlers ", a déclaré Bouteflika de son côté. Toutefois, même si que la participation du chef de l'Etat au sommet de Paris est officiellement confirmée, aucune information n'a été livrée, jusque-là, quant au rôle qu'aura à jouer l'Algérie dans le futur regroupement régional du bassin méditerranéen que le président français n'a pas cessé de défendre depuis son arrivée à l'Elysée. C'est ainsi que d'aucuns se demandent si l'Algérie se contentera du rôle d'observateur lors de ce sommet ou, bien au contraire, s'impliquera davantage dans les instances et les organes de gestion de l'UPM. En tout cas, il n'est pas moins connu que l'Algérie, à travers son implication dans les ensembles régionaux, s'est toujours fixée comme objectif la lutte contre le sous-développement, l'intégration régionale pour les pays de la rive sud de la Méditerranée et surtout la lutte contre les disparités entre le Nord et le Sud. C'est d'ailleurs l'objectif qu'elle se fixera, bien évidemment, à travers son engagement futur au sein de l'UPM. Cette position elle a été confirmé à travers la participation du président de la république au sommet du G8 en attirant l'attention des participants sur les dangers que font planer les changements climatiques sur le continent africain, tout comme les conséquences de la crise qui secoue le marché mondial des produits alimentaires. L'autre nouvel élément qui vient de se dégager de l'entrevue entre Bouteflika et Sarkozy ⊃2;est le rapprochement remarquable entre les deux pays et la volonté réciproque de consolider les rapports bilatéraux. En plus de la décision officielle et rendue publique du chef de l'Etat à prendre part au sommet de l'UPM, le président français n'a pas caché sa satisfaction quant à l'élan et au dynamisme retrouvés dans les relations entre les deux pays. En conséquence, non moins enthousiaste, il fera part d'une visite d'Etat que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, effectuera durant l'année 2009 dans la capitale française. Etant le premier partenaire de l'Algérie dans le monde, le renforcement des relations bilatérales entre Alger et Paris n'est pas passé inaperçu. Des projets importants dans divers secteurs d'activité sont appelés à être fructifiés dans les mois à venir, à l'instar de la coopération dans le domaine du nucléaire, l'énergie et le marché gazier, entre autres.