Depuis que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a évoqué l'éventualité d'une amnistie générale, des voix se sont élevées pour réclamer la mise en place rapide de mécanismes qui permettraient au chef de l'Etat de décréter le pardon pour les terroristes et en faire bénéficier, pourquoi pas, toutes les catégories sociales. Par ailleurs, d'aucuns revendiquent une amnistie générale, sans toutefois définir ses contours ni déterminer les franges qui en bénéficieront. Devant la confusion qui entoure le récent débat sur cette question, le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, a décidé de remettre les pendules à l'heure à l'occasion de la réunion du conseil national de son parti. Le patron du RND a donné une réponse claire et sans équivoque : «Il ne peut pas y avoir d'amnistie générale en Algérie». Et pour cause, l'amnistie, a souligné M. Ouyahia, n'est jamais générale en droit : «Le sens juridique de l'amnistie générale suppose que celui qui a tué et toute personne ayant commis un délit ou crime de droit commun est amnistié, de même pour les voleurs et autres», a ajouté le chef du RND. Un avis que partage Farouk Ksentini, le président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH). Partisan de l'amnistie générale, M. Ksentini a indiqué, hier, que celle-ci ne pourrait pas concerner toutes les infractions et les auteurs des infractions. «Lorsque nous avons évoqué l'amnistie générale, nous avons précisé que ses dispositions ne concerneront que le créneau du terrorisme», a souligné notre interlocuteur. A cet effet, M. Ksentini a rappelé que lorsque le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a parlé de l'amnistie générale durant la campagne électorale de la dernière élection présidentielle, il n'a évoqué que le créneau du terrorisme. «M. Bouteflika a parlé d'une éventuelle amnistie générale concernant le terrorisme. Le président a posé des conditions claires à l'amnistie», a rappelé notre source qui a nié, par ailleurs, avoir évoqué la mise en place, par la présidence de la République, d'une commission chargée d'élaborer le texte d'amnistie générale. «Cette histoire est une pure invention de la presse», a-t-il déploré.