La troisième édition du festival de la miniature et de l'enluminure se caractérise par la participation massive d'une quinzaine de pays dont l'Iran, qui se taille la part du lion avec huit miniaturistes. Cette nouvelle version qui se tient du 16 au 21 octobre regroupe des miniaturistes de renom, particulièrement d'Iran, de Turquie et d'Algérie ainsi que du Maroc, de France, de Jordanie, du Liban, de Palestine, de Syrie, du Yémen, des Emirats arabes unis, du Pakistan et d'Inde. Cette année, la sélection a été plus rigoureuse, dans la mesure où les travaux retenus sont de haute facture. Selon le commissaire du festival et directeur de l'Ecole régionale des beaux-arts de Batna, M. Kachekache, «sur les 70 artistes algériens inscrits, 35 y participent, alors que les autres qui ont été éliminés en raison de leurs travaux ne peuvent prétendre à un niveau élevé». Une commission de chaque discipline détermine les prix qui seront remis à la clôture du festival au sein du musée de la miniature et de l'enluminure. En matière de trophée, la commission a retenu le premier prix pour une valeur de 6000 dollars, le second pour 4000 dollars et le troisième pour 2000 dollars. Il est à préciser que le jury est composé de divers membres des pays participants avec le président du jury de nationalité algérienne ainsi que trois autres membres. L'Algérie est en bonne place Pour ce festival, 200 miniatures et enluminures sont exposées sur les cimaises du musée. L'Iran a proposé un nombre important d'artistes dont 8 ont été retenus pour cette manifestation culturelle. Les miniatures persanes célèbres dans le monde témoignent d'un talent indéniable et d'une grande maîtrise de cet art. L'Iran prône de grands maîtres de la miniature. Leurs miniatures qui reposent sur des scènes de la vie quotidienne ou sur la nature font également des clins d'œil au legs arabo-musulman. Elles sont sublimes, aux couleurs chatoyantes et d'une élégance et finesse dans le tracé. Dans ce panel, la Turquie se place en seconde position avec ses miniatures héritées de l'école ottomane. Sans amoindrir les miniatures turques, qui sont d'une rare beauté, les enluminures sont magnifiques. A ce sujet, le commissaire affirme : «Dans le domaine de l'enluminure, les Turcs sont très forts.» La troisième position revient à l'Algérie, qui se caractérise par des miniatures excellentes comme celle des grands maîtres Omar Racim, Mohamed Racim et Mohamed Temmam. Bien que notre pays n'ait pas une grande tradition dans ce domaine, contrairement à l'Iran, l'Algérie occupe une place de choix par rapport aux autres pays arabes. L'école d'Alger a su se distinguer par des travaux de valeur, de renommée internationale, insiste-t-il. Parallèlement à cette exposition, des communications en rapport à cet art ont été programmées ainsi que «des ateliers où la délégation d'artistes venus de France montreront leur savoir- faire, notamment dans le travail de la feuille d'or de la miniature», souligne M. Kachekache, lui-même miniaturiste. Dans ce registre, les miniaturistes algériens apprécieront le travail de leurs confrères. Il est à indiquer que l'année prochaine, la quatrième édition s'effectuera à Tlemcen qui sera la capitale de la culture arabe.