L'Union africaine a demandé jeudi un blocus naval et aérien de la Somalie ainsi que des renforts de troupes pour lutter contre la piraterie maritime et les insurgés islamistes dans le pays. Le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, a sollicité l'accord du Conseil de sécurité des Nations unies pour le blocus. Il a également demandé davantage d'aide internationale et des renforts de troupes pour porter le niveau du contingent étranger dans le pays à 20 000 hommes, contre 7100 actuellement. «Ne perdons pas de vue les possibilités de faire la paix en Somalie», a-t-il indiqué, estimant que la communauté internationale peut décider de poursuivre «sa politique actuelle d'engagement partiel et de demi-mesures dans le vain espoir qu'on pourra contenir la situation actuelle et continuer de faire du retour à la paix une condition préalable au déploiement d'une opération des Nations unies». Mais elle peut aussi décider d'intensifier ses efforts et donner un sens concret au principe – qui a été mis en exergue tant de fois – de la responsabilité de protéger et traiter d'urgence la menace à la paix et la sécurité internationales que représente la situation en Somalie. C'est cette voie que l'Union africaine a choisie, a conclu M. Lamamra en appelant le Conseil de sécurité à se ranger aux côtés de l'Union africaine en vue d'obtenir une réponse décisive à l'appel à l'aide désespéré que lance le peuple somalien. Sur le terrain, l'insécurité s'aggrave. Hier, un responsable gouvernemental a annoncé que les derniers combats entre l'armée somalienne et les islamistes ont fait 20 morts dans le sud-ouest du pays, près de la frontière kényane. Le colonel Barre Shire, commandant des forces pro-governementales dans le district de Beled-Hawa, a expliqué que les combats entre ses hommes et le groupe d'insurgés le plus puissant, Al-Shabab, ont débuté jeudi et se sont soldés par la victoire des forces gouvernementales. La plupart des victimes sont des combattants de Beled-Hawa.