Développement des énergies renouvelables, promotion de l'agriculture, protection des biens publics et lutte contre la criminalité, tels sont les grands axes du débat qui s'est déroulé jeudi au siège de l'APN en présence du chef du gouvernement, qui a présenté sa déclaration de politique générale pendant la matinée. Des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont appelé jeudi soir le gouvernement à renforcer ses investissements dans le secteur des énergies renouvelables, véritable levier économique. Poursuivant le débat entamé jeudi après-midi sur la déclaration de politique générale du gouvernement, présentée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les députés de plusieurs formations politiques ont affirmé que le développement du secteur des énergies renouvelables, notamment le solaire, permettra de générer de la richesse et de créer de nouveaux emplois. Ils ont estimé, dans ce contexte, que la conjoncture actuelle est favorable au développement de ce type d'énergies, appelées également «énergies propres ou non polluantes», car l'Algérie pourrait exporter de l'électricité produite à partir du soleil vers des pays du Nord qui sont demandeurs dans ce domaine. Priorité à la promotion de l'agriculture Les membres de l'APN ont souligné la nécessité de développer davantage le secteur de l'agriculture, le qualifiant d'«unique» moyen de réaliser la sécurité alimentaire et d'atteindre une économie diversifiée. «Seul le développement du secteur agricole permettra à l'Algérie d'atteindre une autosuffisance alimentaire et de réduire l'énorme facture des importations alimentaires», ont-ils estimé lors de cette séance de nuit présidée par Abdelaziz Ziari, président de l'APN, en présence du Premier ministre et de membres du gouvernement. «L'Algérie ne peut plus continuer d'avoir une économie basée essentiellement sur les exportations des hydrocarbures en raison de l'instabilité que connaît le marché international du pétrole et l'émergence d'un nouveau type de gaz non conventionnel», ont-ils ajouté. Le président de la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Kenai, a souligné dans son intervention que l'aboutissement du plan quinquennal d'investissements publics (2010-2014) «est étroitement lié au contrôle de ses dépenses». «Nous (la commission) saluons la volonté du gouvernement de vouloir assurer le succès du prochain programme quinquennal, mais nous appelons à conférer davantage de transparence et de contrôle en amont et en aval à la concrétisation des programmes publics pour que les deniers publics ne soient pas dépensés à des fins inutiles», a souligné M. Kenai dans une déclaration Réserves sur le bilan du gouvernement La majorité des groupes parlementaires ont salué le contenu de la déclaration de politique générale du gouvernement. Ainsi, le président du groupe parlementaire du parti du Front de libération nationale (FLN), Layachi Daâdoua, a déclaré que la présentation de la déclaration de politique générale diffère cette fois des précédentes présentations, compte tenu, a-t-il dit, de la dernière révision de la Constitution et de la création du poste de Premier ministre, en remplacement de celui de chef de gouvernement. Il a rappelé que son parti a déjà exprimé son soutien au programme du président de la République et fait campagne en sa faveur. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a indiqué, de son côté, que son parti estime que le bilan du gouvernement des dernières années est «positif». «Pour le PT, le bilan du gouvernement est positif, même si nous avons certaines réserves sur un nombre de questions, comme celle de la nature des postes d'emploi créés», a-t-elle ajouté. «Faire face à la criminalité» Le président du groupe parlementaire du Front national algérien (FNA), Abdelkader Drihem a, à son tour, indiqué que nul ne peut ignorer les acquis enregistrés par le pays durant les dernières années, notamment la politique de réconciliation nationale et les projets réalisés dans différents domaines. «Mais, a-t-il estimé, le gouvernement devra faire face à plusieurs problèmes, dont la recrudescence de la criminalité sous toutes ses formes et expliquer sa stratégie de lutte contre ce phénomène». Quant au président du groupe parlementaire du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Othmane Maâzouz, il a considéré que les questions fondamentales qui touchent au quotidien du citoyen «ont été évacuées» dans la déclaration présentée par le Premier ministre, comme celles du chômage, de la corruption et de la dilapidation des deniers publics. «Cette déclaration de politique générale du gouvernement n'a pas tracé de perspectives d'avenir. Nous sommes devant un statu quo et tout cela ne sert pas l'intérêt du pays et son développement», a-t-il dit. Les députés appellent à la protection des biens publics Des membres de l'Assemblée populaire nationale (APN) ont plaidé par ailleurs pour la mise en place d'une législation en mesure de protéger les biens publics. S'exprimant lors d'une séance plénière consacrée au débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement, Slimane Gherfa, député indépendant, a appelé à l'instauration de mécanismes de contrôle susceptibles de «mettre un terme à la spoliation des biens publics». Le RCD plaide pour le Pnud Contrairement au satisfecit exprimé par les autres partis, le rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) estime qu'il faut mettre un terme à l'enclavement de la Kabylie, comme souligné dans la déclaration du député Amrane Aït Hamouda (dit Noureddine). Ce dernier a estimé «que personne ne peut me convaincre qu'il n'y a pas de guerre économique, politique et culturelle contre cette région». Selon lui, on ne peut expliquer autrement le blocage du financement du Pnud pour la wilaya de Tizi Ouzou. Pour le député du RCD, «cette politique est une politique divisionniste et criminelle». M. Aït Hammouda illustrera ses propos par une série de questions sur les scandales de corruption qui ont secoué le pays, estimant que «les responsables politiques coupables sont en vacances aux Etats-Unis, en France ou en Angleterre. En réalité, ils sont retournés chez eux, ils n'étaient que des coopérants techniques».