L'Algérie et la Tunisie ont conclu un accord commercial préférentiel en 2008 qui devait entrer en vigueur à la même année. Deux ans après, on constate que techniquement parlant, cet accord n'a pas été appliqué à ce jour, c'est du moins ce qu'a indiqué Moncef Othmani, président de la chambre de commerce algéro-tunisienne dans un entretien accordé au site Internet tunisien «Webmanagercenter». M. Othmani a annoncé toutefois que «ledit accord sera très bientôt opérationnel car il s'agissait tout juste de définir les règles d'origine, ce qui sera fait incessamment avant la fin de l'année». Le même responsable a indiqué : «après la mauvaise expérience de la Zone arabe de libre-échange, l'Algérie a tout annulé suite à l'introduction dans le pays de produits dont les origines ne venaient pas des pays signataires. Nous avons listé les produits et nous sommes aujourd'hui à presque 2000 produits. Il s'agit ou bien de jouer le jeu le plus honnêtement possible ou bien de se renfermer sur soi-même», a-t-il souligné. L'accord préférentiel vise à encourager et faciliter le développement de la coopération économique et commerciale et prépare le terrain en vue de l'instauration d'une zone de libre- échange entre les deux pays. L'accord impose aux deux parties d'appliquer aux marchandises échangées d'origine tunisienne ou algérienne, le principe du traitement national en ce qui concerne les taxes exigées dans le pays importateur. Les articles de l'accord prévoient notamment un calendrier pour les exonérations des tarifs douaniers, taxes et impôts selon des listes fixées pour les produits échangés. Ainsi, concernant les produits industriels, l'accord prévoit d'accorder une exonération totale aux produits d'origine algérienne figurant sur une liste et importés en Tunisie. Le même traitement est également réservé aux produits d'origine tunisienne figurant sur une première liste alors qu'une deuxième liste bénéficie d'une réduction de 40%. La partie algérienne accorde des réductions supplémentaires sur cette liste une année après l'entrée en vigueur de cet accord. La volonté politique existe Evoquant les secteurs demandeurs d'investissement, le président de la chambre a indiqué que «la volonté politique existe pour développer les relations commerciales. En tant qu'opérateurs privés, nous sommes des facilitateurs, nous sommes, bien entendu, décidés à accroître nos échanges», a-t-il dit et d'ajouter : «nous sommes demandeurs à tous les niveaux, la Tunisie et l'Algérie peuvent se compléter. Il faut que nous réussissions au niveau de nos deux pays à réaliser des partenariats qui permettent aux uns et autres de trouver réponse à leurs demandes». Selon lui, le problème se situe surtout au niveau de la communication. «Nous ne nous connaissons pas assez, je pense qu'il faut développer des stratégies de communication et d'information conséquentes sur les produits qui existent de part et d'autre des deux pays ; nous avons donc besoins de mettre en place des instruments efficaces au niveau de l'échange des informations», relève-t-il. Le volume global des échanges commerciaux entre l'Algérie et la Tunisie s'est établi au cours des huit premiers mois de l'année à 499 millions USD soit un recul significatif par rapport à la même période de l'année dernière.