Pour le viol d'une de leurs camarades, trois jeunes élèves du lycée Ibrahim Tazi, à Oran, ont été condamnés hier à cinq ans de prison ferme. Les accusations qui pesaient sur les mis en cause – enlèvement, séquestration, viol et menace – sont graves, comme l'a souligné le représentant du parquet, qui n'a pas manqué de préciser que ces lycéens, nés en 1992, ont poussé leur ignominie jusqu'à filmer leurs ébats pour faire chanter leur victime et la garder sous leur influence. Les faits de cette affaire remontent au 15 février 2010 quand la victime a déposé une plainte au niveau du 11e arrondissement de la sûreté urbaine pour enlèvement et viol. Cette dernière affirme qu'elle avait accompagné son camarade avec lequel elle entretenait une relation à Hay El Nedjma, une localité au sud-est de la ville d'Oran, où il devait acheter des pièces détachées pour la voiture de son père. Mise en confiance, elle l'avait suivie, mais une fois dans cette localité, il l'a forcée à le suivre dans un appartement où l'attendaient ses deux acolytes. Ils lui feront subir les pires supplices avant de la relâcher. Gagnée par la honte, elle se taira pendant une semaine, ce qui encouragea un de ses bourreaux à la relancer, en la menaçant de divulguer une vidéo qu'il avait filmée au cours des faits. Prenant son courage à deux mains, elle ira se plaindre au commissariat de police du 11e arrondissement. Arrêtés, les mis en cause ont comparu hier devant le tribunal criminel d'Oran, qui les a condamnés à purger une peine de cinq années de prison ferme, malgré les plaidoiries de leurs défenseurs qui ont voulu déstabiliser la victime et jeter le doute sur les débats.