«Je ne suis pas le ministre du journal télévisé, je suis le ministre de la Communication», a insisté hier Nacer Mehal, ministre du secteur. L'invité de la Radio algérienne chaîne I a répondu aux «milieux politiques» qui accusent le ministre d'être «le directeur de la télévision». Il a expliqué qu'il a donné des orientations à la télévision algérienne pour s'ouvrir sur les problèmes de la société algérienne. «Nous ne devons pas laisser les autres parler de nos problèmes», a-t-il insisté, affirmant avoir exigé plus de professionnalisme pour traiter des questions sociales ou autres qui préoccupent le peuple algérien. Insatisfait de l'actuelle programmation, le ministre a indiqué avoir demandé l'ouverture des portes aux artistes et aux porteurs d'idées. Pour la radio au sujet de laquelle il a affiché un satisfecit, il a annoncé la création de nouvelles radios locales dont les locaux seront alloués par le ministère de l'Intérieur. Le secteur de la communication a bénéficié, par ailleurs, d'un budget d'un milliard de dollars, a annoncé Nacer Mehal. Il a précisé que ce montant sera consacré à l'amélioration du réseau de la communication à tous les niveaux, qu'ils soient audiovisuels ou de la presse écrite. D'ici 2014, le secteur de la communication connaîtra une amélioration de couverture au niveau national. D'autres améliorations toucheront la vie sociale des journalistes du secteur public. Sans donner de précisions, le ministre a parlé de nouvelles augmentations de salaires pour «ceux qui méritent». Le dialogue social existe et des groupes de travail sont à pied d'œuvre pour présenter ses résultats avant la fin de l'année. Les résultats en question seront présentés au gouvernement. A travers les projets qui seront lancés, les problèmes de diffusion seront résolus. A partir de 2011, les zones des Hauts plateaux suivies par celles du Sud connaîtront une amélioration sur le ce plan. La télévision et la radio algérienne ont bénéficié de réformes au niveau organisationnel. «Le changement a trait au mode de gestion et non aux responsables», a-t-il rassuré, annonçant une révision générale des textes régissant le secteur. Aucun chiffre sur le nombre des agences de publicité Les nouveaux textes, enchaînera Nacer Mehal, permettront de trancher et de définir les prérogatives, car «il y a un flou actuellement». La loi n° 90-07 du 3 avril 1990 relative à l'information n'a pas prévu de textes réglementant la publicité, la presse électronique, les droits et devoirs des journalistes. Pour rappel, la publicité est exclue de la présente loi et fera l'objet d'une loi spécifique, indique l'actuelle loi dans son article 100. Mais aucune nouvelle loi n'a été promulguée pour ce secteur. La réglementation portant sur la publicité sera évoquée dans le cadre de la nouvelle loi sur l'information. Elle mettra un terme au «désordre» qui caractérise actuellement ce domaine d'activité. «Nous ne connaissons pas le nombre des agences de publicité», a-t-il confié. Trois nouvelles chaînes de télévision d'ici 2014 A propos de l'ouverture du champ audiovisuel, il a annoncé avoir présenté au président de la République des idées qui contribueront à la réforme de la loi régissant ce secteur. «Nous allons renforcer la télévision et la radio algérienne», a-t-il assuré. Dans les 4 prochaines années, 3 nouvelles chaînes de télévision seront créées. Mais ce sera après la finalisation de la restructuration de la télévision et la radio. Un dialogue devra être lancé entre les différents partenaires du domaine de la communication au sujet des nouveaux textes. Le ministre, qui a exprimé sa disponibilité à écouter l'ensemble des avis, a souligné que le projet de loi ne sera pas encore présenté au gouvernement. En prévision de la nouvelle réglementation, des actions sont lancées notamment pour la formation des chargés de communication. Cette mise à niveau permettra d'améliorer les relations entre ces responsables et les journalistes. Pour le ministre, la priorité doit être l'encouragement du professionnalisme des journalistes qui bénéficieront de formations sur les nouvelles techniques de rédaction. Saluant le progrès réalisé dans le domaine de la presse écrite, qui a capitalisé 20 ans d'expérience suite à l'ouverture du champ médiatique au secteur privé, Nacer Mehal a indiqué être «fier du parcours réalisé». Au sujet du code de l'éthique et de la déontologie, il a expliqué que c'est aux professionnels de l'élaborer. Tout en lançant un appel aux éditeurs pour participer à sa préparation avec l'assistance des spécialistes juridiques, il a noté que son département contribuera à trouver un cadre afin de fixer les règles de ce code.