Ahmed Ouyahia a indiqué hier en marge de la séance de réponse aux interrogations des députés que «l'Algérie ne subit aucune pression des pays de la région du Sahel, et notre position est aussi claire que l'eau de roche». «La situation sécuritaire au Sahel et la lutte contre le terrorisme n'ont jamais été pour l'Algérie une affaire de show», a expliqué M. Ouyahia, soulignant que ses déclarations ne font que compléter celles du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci. «Nous assumons notre devoir sur notre territoire comme nous l'assumons à l'endroit de nos voisins à travers les mécanismes des chefs d'état-major, des services de sécurité et d'autres rencontres», a-t-il dit, citant notamment le dernier sommet arabo-africain à Syrte (Libye). «Actuellement, ce qu'on peut dire au monde, c'est que ces pays ont besoin de développement, d'aide de respect, afin d'assurer la sécurité, ils ont besoin de moyens ou de fonds pour développer l'administration des régions nord de leurs pays et renforcer leurs forces de sécurité», a-t-il dit notamment. Il a souligné que «ces pays n'ont pas besoin d'un déploiement étranger». Qualifiant les terroristes sévissant dans cette région de bandes de criminels, il a indiqué que «les populations au Niger et au Mali les considèrent comme des bandits, si demain nous avons une présence occidentale dans cette région, les terroristes vont devenir des moudjahidine et là, nous créerons un enfer avec les meilleures intentions du monde», a estimé M. Ouyahia. Sur un autre chapitre, le Premier ministre a souligné que «chez nous, les forces de sécurité se sont battues. La concorde civile et la réconciliation nationale ont été utiles et le développement était également important pour triompher du terrorisme». A une question sur l'unité nationale, le Premier ministre a assuré que «le gouvernement continue d'appliquer la politique du président de la République, comme il le fait depuis 11 ans, concernant le recouvrement de la paix et la consolidation de l'unité nationale». Interrogé sur la situation sécuritaire en Kabylie, le Premier ministre a affirmé que «la paix reviendra à Tizi Ouzou et à Béjaïa, à l'instar des autres régions du pays où tous nos efforts ont été conjugués à cet effet avec les services de sécurité ; il faut qu'on fasse de même et que l'on s'entraide aussi bien à Tizi Ouzou qu'à Béjaïa dans le but de contrecarrer le terrorisme», a-t-il dit.