Le Conseil national des lycées d'Algérie (CLA) décide de tenir un sit-in, à la même date et même lieu de la tenue de la prochaine tripartite. Plusieurs syndicats autonomes vont y participer, à l'exemple du Satef et du Snapap. L'objectif est de dénoncer la marginalisation du partenaire social à la prise de décisions dans le cadre de cet évènement majeur. Contacté par Le Temps d'Algérie, Achour Idir, porte-parole du CLA, a affirmé hier que la décision a été prise lors de la tenue du conseil national du syndicat, le week-end dernier. Cette initiative a été prise, dira-t-il, afin de dénoncer l'exclusion du partenaire social dans la prise de décisions, notamment dans le cadre de la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat). Le même interlocuteur annonce la participation de plusieurs syndicats autonomes dans la prochaine action, à l'exemple du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) ainsi que le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap). Le porte-parole du CLA avance que des contacts sont entrepris avec d'autres organisations syndicales, en vue de leur adhésion, ajoutant que l'invitation est ouverte à tous les syndicats autonomes activant dans le secteur public en Algérie. Le CLA organisera, par ailleurs, une journée en hommage au grand militant et syndicaliste Osmane Redouane, décédé le 15 décembre 2007. Une conférence sera organisée à cet effet, afin de sensibiliser la famille de l'éducation sur la question de la retraite. Le syndicat compte mettre l'accent également sur le problème de la surcharge des classes pédagogiques, qui n'a pas été pris en charge et qui continue à être à l'origine de plusieurs problèmes dont la qualité de l'enseignement prodigué au niveau de l'école publique. «Nous dénonçons toujours la surcharge des classes pédagogiques et le manque de postes budgétaires», regrette Achour Idir, qui estime qu'il y a recours à la précarité de l'emploi dans le secteur de l'éducation. «Nous dénonçons le peu de postes budgétaires proposés aux PES principaux et l'absence de concours depuis 2008, en application du nouveau statut particulier pour ces postes spécifiques.» Achour Idir insiste sur le principe d'une promotion tous les cinq ans, en attendant de réaliser cet objectif. «Nous demandons plus de postes budgétaires pour les postes spécifiques de PES principaux au niveau de chaque wilaya», précise-t-il. Il rappelle, en outre, que le ministre n'a pas respecté une fois de plus sa promesse faite par rapport aux arriérés de salaires des enseignants qu'ils devaient percevoir avant la fête sacrée de l'Aïd El Fitr. «Après avoir fait rater les vacances des enseignants, il est en train de leur faire rater l'Aïd El Kebir», estime notre interlocuteur. La suppression de l'enseignement technique a engendré des pertes sèches Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) annonce, pour sa part, la participation de son syndicat au sit-in qui sera initié par le CLA et affirme que c'est un moyen d'attirer l'attention des participants à la rencontre par rapport aux revendications des syndicats autonomes. Le Snapest compte, en outre, organiser son conseil national en parallèle avec les journées d'études sur l'enseignement technique. Il sera probablement tenu, selon M. Meriane, juste après l'Aïd, soit entre les 23 et 30 novembre. Evoquant l'enseignement technique, il affirme que la suppression de cette branche a occasionné d'innombrables dégâts. «Les machines acquises au prix de millions de dollars sont en train de pourrir dans les ateliers, sans qu'elles soient exploitées», déclare-t-il, et d'ajouter : «On ne peut pas permettre un tel gaspillage.» Selon lui, ces machines peuvent être récupérées par le secteur de la formation professionnelle, ou encore servir aux élèves inscrits à cette formation, en leur permettant de faire des stages pratiques au niveau des lycées techniques et bénéficier par la même occasion de l'expérience des enseignants de ces mêmes lycées. Ces «pertes» sont imputées, selon le même intervenant, au manque d'organisation, à la précipitation et au manque de coordination entre les responsables. Et pour rattraper cette «perte sèche», M. Meriane estime que «les stagiaires de la formation professionnelle peuvent en tirer profit, en faisant des stages pratiques au niveau des lycées techniques», conclut-il.