Colère n La nouvelle grille des salaires ne cesse de provoquer des remous au sein de plusieurs syndicats autonomes, lesquels, même en rangs dispersés, ont décidé de recourir à des séries de protestations. «L'appel à la grève a reçu un écho positif. Je peux vous dire qu'à l'échelle nationale, toutes les universités ont suivi le mot d'ordre, à savoir un arrêt de travail de 3 jours», nous a déclaré, ce matin, M. Rahmani, coordinateur national du Conseil national de l'enseignant supérieur (Cnes). Ce dernier, joint par téléphone, fera remarquer que même l'université de Sidi Bel Abbes a rejoint ce matin les rangs des contestataires. «Des assemblées générales vont être organisées afin de déterminer les actions à prendre», nous a-t-il signifié. A partir d'aujourd'hui, la communauté universitaire est donc en grève et ce, pour trois jours. Plusieurs universités sont ainsi paralysées jusqu'à lundi prochain, à l'instar des universités d'Oran, de Mascara. Le motif avancé a trait, selon le Cnes, aux différentes promesses non tenues par la tutelle, à savoir la revalorisation de l'enseignant universitaire. «La nouvelle grille des salaires qui a été concoctée à l'insu des véritables partenaires sociaux, n'a pas été à la hauteur des aspirations des enseignants», est-il écrit dans un communiqué rendu public. Pour sa part, I'intersyndicale constituée par le CLA, Cnapest, Satef, Snapap et la Snte, en réunion jeudi au siège du Snapap, a rappelé que la nouvelle grille des salaires n'a pas été élaborée avec le concours des partenaires sociaux. «Les pouvoirs publics doivent ouvrir des négociations sectorielles sérieuses avec la participation des syndicats sociaux», a-t-elle fait savoir. En déplorant l'augmentation des salaires de base par l'intégration des deux principales indemnités, en l'occurrence le ISS et le ICR, les contestataires, ont tenu à exiger «le relèvement des valeurs du point indiciaire pour aligner le salaire de base sur un pouvoir d'achat décent». L'intersyndicale autonome a clairement signifié que cette nouvelle mouture élude la question centrale du pouvoir d'achat qui s'est dégradé encore durant l'été dernier avec l'augmentation des prix de première nécessité. Face à ce constat, les protestataires ont «exigé» du gouvernement, «I'abrogation de I'article 87 bis qui bloque l'évolution du Snmg et pénalise les bas salaires». Faisant effet boule de neige, la contestation a gagné le secteur de l'éducation et celui de la santé. Diverses organisations syndicales sont, en effet, montées au créneau ces derniers jours. Le Syndicat algérien des paramédicaux (Sap) a jugé «insuffisante dans le fond» la nouvelle grille des salaires. «Certaines indemnités» reportées dans le salaires de base, ne répondent ni aux attentes, ni aux besoins, ni aux espérances du vécu quotidien des paramédicaux», dénonce-t-il. En guise de contestation, un sit-in est prévu par le Sap, le 30 octobre prochain devant la direction générale de la Fonction publique. Même son de cloche chez les psychologues. Les quelque 3 300 praticiens que regroupe le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy), exerçant dans les différents secteurs de la Fonction publique, disent constater avec «regret» le nouveau classement catégoriel. Le Snapsy a décidé d'organiser un sit-in, aujourd'hui devant la direction générale de la Fonction publique.