La réunion de la tripartite (gouvernement-UGTA-patronat) s'ouvre aujourd'hui sur fond de contestation sociale et de luttes acharnées du front syndical autonome. Cette rencontre qui va certainement se solder par des décisions d'emblée décriées, semble déjà battre de l'aile dans la mesure où elle est accusée d'évoluer en décalage avec une réalité sociale mue par des paramètres qui lui échappent. Les syndicats autonomes qui dénoncent non seulement la forme de cette tripartite hermétique aux vrais représentants des travailleurs, ne croient pas aux résultats qui découleront de cette rencontre. « Dans les autres pays, l'élargissement de la revendication des objectifs sociaux aux objectifs économiques, l'importance prise par les conditions de travail et la qualité de la vie, font que leurs législateurs appellent les syndicats à participer à l'élaboration et à la mise en œuvre de la politique économique et sociale. Dans notre pays, une grille des salaires est élaborée sans l'apport des syndicats autonomes, une tripartite va se tenir avec l'exclusion des syndicats autonomes », indique dans un communiqué rendu public hier, Meziane Meriane, coordinateur du Snapest. « Nous dénonçons énergiquement cette exclusion, contraire au principe du multisyndicalisme. Le pluralisme syndical de droit a pour corollaire l'égalité de traitement juridique des différentes organisations », ajoute-t-il en notant qu'un vrai SNMG en adéquation avec le pouvoir d'achat des citoyens ne doit pas être inférieur à 40 000 DA. « Le SNMG sera probablement relevé, mais si les articles 87 et 87 bis ne seront pas amendés ou bien abrogés, un dinar de plus ne rentrera pas dans la poche des fonctionnaires », précise M. Meriane. Devant avoir lieu hier, la réunion de l'intersyndicale pour décider d'une action contre leur marginalisation par la tripartite, n'a finalement pas eu lieu. Contacté hier, M. Boudiba du Cnapest a précisé que « le rassemblement des syndicats autonomes qui devait avoir lieu devant Djenan El Mithaq le jour de la tripartite a été reporté à une date ultérieure, car les syndicats ne se sont pas réunis. Les enseignants qui ont observé un mouvement de grève de plusieurs semaines ne sont pas prêts pour ce rassemblement, ils préfèrent marquer un break avant d'entamer d'autres actions », a-t-il dit. Le même responsable souligne par ailleurs qu'il n'y a rien à attendre de la tripartite « nous n'avons plus confiance dans cette réunion qui est en fait une bipartite puisque l'UGTA et le gouvernement ne font qu'un. Nous refusons que nos revendications soient l'objet d'une prise d'otage par cette réunion qui ne fait pas appel aux véritables représentants des travailleurs ». Dans un communiqué rendu public hier, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) « ne se fait pas d'illusion sur la prochaine tripartite qui se prépare dans le même esprit que les précédentes ». Le CLA qui dénonce « l'opacité avec laquelle sont traités les dossiers stratégiques qui engagent l'avenir des travailleurs », réitère ses revendications pour une augmentation du SNMG sur la base d'une abrogation de l'article 87bis et une augmentation de la valeur du point indiciaire indexé sur les prix réels. Le CLA se prononce pour la promulgation d'un régime indemnitaire répondant « aux risques encourus par le poste de travail et les motivations nécessaires à l'exercice du métier, et qui doit représenter 80% du salaire de base ». Ceci et de plaider pour une retraite après 25 ans de service, la dissolution des œuvres sociales et leur remplacement par un 13e et un 14e mois, et enfin la modification du statut général de la Fonction publique en mettant fin à la contractualisation. Rassemblement demain des fonctionnaires de l'administration de la santé publique Le Syndicat des fonctionnaires administratifs de la santé publique, affilié au Snapap, observera demain à 13h un rassemblement de protestation devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ce rassemblement se veut un cri d'alarme pour dénoncer l'absence de dialogue et l'obstination du ministère à refuser l'installation de commissions mixtes avec les syndicats autonomes. Le même syndicat critique en outre la non-promulgation du statut particulier et demande la révision rapide et urgente du régime indemnitaire, conformément au salaire de base et avec effet rétroactif.