Moratinos a quitté Alger sans la réponse du chef d'Etat quant à sa participation ou non à ce sommet. L'envoyé spécial du gouvernement espagnol a achevé ce jeudi sa visite éclair en Algérie après avoir rencontré le Premier ministre Ahmed Ouyahia lors d'un entretien qui s'est déroulé en présence de Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères. Moratinos, ancien chef de la diplomatie espagnole, était porteur d'un message adressé par le chef du gouvernement d'Espagne, Jose Louis Rodriguez Zapatero, au président Bouteflika, le sollicitant, selon des sources concordantes, à prendre part au deuxième sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) prévu le 21 de ce mois en cours. Miguel Angel Moratinos qui est lui-même chargé de la préparation de ce sommet a quitté Alger sans la réponse du chef d'Etat quant à sa participation ou non à ce somment, prévu initialement en juin dernier à Barcelone avant qu'il soit décidé de son report pour ce mois de novembre. C'est ce que nous confirme d'ailleurs une source de la présidence de la République contactée hier par nos soins. Une telle position ne devrait pas trop arranger non seulement le diplomate Moratinos chargé de la préparation du 2eme sommet de l'UPM, mais aussi les initiateurs de ce nouveau conglomérat politique dans lequel sont regroupés quelque 43 pays d'Europe et du pourtour méditerranéen. Et pour cause, les promoteurs de l'UPM, à commencer par le président français Nicolas Sarkozy, ne sont pas sans ignorer la place stratégique qu'occupe l'Algérie dans la région du Maghreb et, partant, le concours que pourrait apporter notre pays à la réussite de l'UPM. Au risque de se répéter, l'Algérie occupe en effet une place de «pivot» dans la région de l'Afrique du nord. Dans ce cas de figure, si le président de la République avait décidé de boycotter le prochain sommet de l'UPM, une telle position réduirait cette rencontre prévue pour le 21 de ce mois à une simple prise de contact entre chefs d'Etat dans le sillage de laquelle il ne faudrait pas s'attendre à ce que des décisions de grande importance seraient entérinées. Il est connu, en outre, que l'Algérie qui fait de la question palestinienne un principe cardinal, avait déjà conditionné sa participation à l'UPM par l'amélioration des conditions au Proche- orient. Or, la barbarie sioniste s'acharne toujours sur le peuple palestinien et les chances d'aboutissement du processus engagé pour instaurer la paix en Palestine bute sur de sérieux obstacles. C'est d'ailleurs ce qu'a rapporté hier l'agence APS en citant une source diplomatique arabe bien informée. Vers le report du second sommet de l'UPM La même source diplomatique qui, selon l'APS, n'hésitera pas à mettre en exergue la possibilité de voir le sommet de l'UPM faire l'objet d'un second report après celui décidé en juin dernier. Ce qui est fort probable eu égard non seulement aux entraves empêchant la concrétisation du processus de paix en Palestine mais aussi compte tenu de la question du Sahara occidental dont la répression «à feu et à sang» décidée par le Maroc a pour seul mérite de mettre à nu les visées du royaume alaouite qui n'hésite plus désormais à recourir au langage des armes pour assujettir tout un peuple luttant pour son indépendance. Là aussi, l'Algérie a pris position en faveur du Sahara occidental et ce, conformément à la légalité internationale définissant le Maroc et le Front Polisario comme seules parties belligérantes de ce conflit. Du coup, en guise de conclusion, il apparaît clairement que le silence qu'a réservé jusque-là le président Bouteflika quant à sa participation au prochain sommet de l'UPM ne devrait désormais pas étonner grand monde.