Le premier responsable des ressources en eau est catégorique. Le prix de l'eau restera inchangé, a-t-il déclaré ce jeudi devant les responsables de la wilaya de Naâma où il était en visite. C'est à partir de la wilaya de Naâma que le ministre des Ressources en eau a affirmé que le prix ne connaîtra pas de hausse. «Le prix de l'eau n'augmentera pas d'un iota. Ce prix est fixé par décret, donc il ne peut être changé du jour au lendemain. Seul le ministre des Ressources en eau peut le modifier et ce, après présentation d'un rapport au Conseil de gouvernement. Certes, celui qui est appliqué actuellement est loin du tarif réel. En revanche, si les algériens payent leurs factures d'eau, je peux vous assurer que même dans le futur, le prix ne changera pas». Cette déclaration de Abdelmalek Sellal met fin aux rumeurs persistantes qui ont circulé ces derniers temps sur une éventuelle hausse du prix de l'eau. Au cours de sa visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Naâma, M. Sellal a procédé à l'inauguration et au lancement de différents projets. Ainsi, la ville de Mecheria verra le lancement des travaux de réalisation de la station d'épuration des eaux usées urbaines de cette localité. Au niveau de Djebel Antar, une structure de protection sera mise sur pied pour le sauvetage des périmètres agricoles. Dans la même ville, le ministre a inauguré les réservoirs 2500 m3 qui auront pour mission le transfert d'eau potable de Mecheria à Naâma sur une distance de 30 km. Dans le chef-lieu de wilaya, M. Sellal a inauguré la station d'épuration des eaux usées. Tout près de Aïn Sefra, il a inspecté un projet de transfert d'eau à partir des champs captants de Garet El Kheilet pour alimenter la ville du même nom. L'épuration des eaux sera bénéfique aux populations, à l'agriculture et particulièrement à l'élevage du cheptel. «Il y a un problème d'autorité de l'Etat» Les stations d'épuration sont réalisées avec le concours de l'Etat. «C'est un programme qui relève du ministère chargé de l'hydraulique», a affirmé M. Sellal. Sur sa lancée, il a déclaré qu'«en 1998, il existait 28 stations d'épuration des eaux usées. La plupart étaient en panne. Aujourd'hui nous en sommes à plus d'une centaine, et 44 sont programmées dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Actuellement, nous traitons 600 millions de m3. Notre objectif en réalisant les futures stations est d'arriver à un milliard de m3 traités. Le traitement des eaux usées permet de réduire les maladies à transmission hydrique et d'économiser l'eau pour l'utiliser à des fins agricoles». Le ministre a donné l'exemple des eaux usées qui polluent l'oued El Harrach. «Les entreprises jouxtant l'oued n'ont pas de station d'épuration. Nous avons demandé à un bureau d'études de nous proposer une solution. Car, malheureusement, jusqu'à présent, aucune entreprise n'a installé de station de ce genre. Je reconnais qu'il y a un problème d'autorité de l'Etat», a-t-il déploré. Toujours dans la wilaya de Naâma, il est prévu la construction de 60 forages. 40 millions m3 par jour en est l'objectif tracé. Sur un ensemble de 100 km de conduites, une partie des eaux de ces forages sera transférée vers le sud de la wilaya de Tlemcen, le sud de la wilaya de Sidi Bel Abbès, le nord de la wilaya de Naâma et quelques localités de la wilaya de Saïda. Notons que le taux de raccordement au réseau d'eau potable atteint les 99% au niveau de la wilaya de Naâma. «C'est le record national», a dit le ministre. «Le barrage de Tichi Haf n'est pas pollué» Le ministre a apporté des explications quant aux allégations faisant état de la pollution du barrage de Tichi Haf, situé dans la wilaya de Béjaïa. «Le barrage Tichi Haf est excellent, car il est seul à pouvoir se remplir deux fois dans l'année. 15 jours après sa mise en service, quelques odeurs sont apparues. Le problème a tout de suite été pris en charge par les services de l'Anrh et de l'Ade. Les odeurs ont disparu grâce à l'utilisation du charbon. Le barrage n'a pas été utilisé dans l'immédiat, raison pour laquelle il y a eu concentration de mauvaises odeurs. Nous avons pu remonter jusqu'à la source du problème. Les eaux du barrage proviennent de la wilaya de Sétif. Nous avons pu détecter un foyer de nuisance : une tannerie qui se trouve au niveau de Bougaâ rejetait ses eaux usées dans l'oued. Suite à quoi des dispositions ont été prises. Ce que je peux vous confirmer, c'est qu'il n'y a pas de pollution. Il ne faut pas s'inquiéter», tient-il à rassurer. D'autre part, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, 16 nouveaux barrages seront construits. L'objectif étant d'atteindre les 9 milliards m3. De notre envoyé spécial Mehdi Bsikri