Une journée de sensibilisation sur le diabète sera organisée dimanche au CHU Mustapha Pacha (Alger) à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale du diabète, qui correspond au 14 novembre de chaque année. Cette manifestation vise à sensibiliser les patients sur la gravité de cette maladie et ses complications, tout en les informant sur les moyens de prévention. Le surveillant médical en chef du service de diabétologie, Sekkaï Mustapha, qui est également éducateur en diabétologie, a bien voulu répondre à nos questions. Le Temps d'Algérie : En quoi consiste la célébration de la Journée mondiale du diabète ? Sekkaï Mustapha : Cette journée constitue un moyen de sensibilisation majeur dans le domaine du diabète. Elle vise à sensibiliser le public sur les causes, les symptômes, le traitement et les complications de cette maladie. Il faut aussi savoir qu'on dit qu'une personne est diabétique quand le taux de glucose dans son sang (ou glycémie), à jeun, est supérieur à 1,20 g/l. Ce chiffre a été retenu par les experts parce que c'est à partir de cette valeur-seuil qu'apparaît le risque de survenue de complications microvasculaires. Il faut savoir que la journée du 14 novembre a été lancée en 1991 par l'OMS à Genève et la Fédération internationale du diabète (FID) à Bruxelles. C'était la première réponse des pouvoirs publics à l'escalade de l'incidence du diabète. Le 14 novembre est l'anniversaire de sir Frederick Banting qui, avec Charles Best, médecin et physicien canadien, est le précurseur de la découverte de l'insuline en 1921. Comment est célébrée cette journée dans le monde ? La Journée mondiale du diabète est en fait une campagne qui met en lumière un nouveau thème choisi par la FID chaque année afin de s'attaquer aux problèmes auxquels la communauté mondiale du diabète fait face. Cette journée est célébrée à travers le monde entier par plus de 180 pays, où 200 associations membres de la FID organisent des manifestations et des portes ouvertes pour sensibiliser le grand public à ce fléau. Cette journée unit environ 350 millions de personnes dans le monde se répartissant sur tous les Etats membres de l'Union européenne, ainsi que par d'autres associations et organisations, entreprises, professionnels de la santé et des personnes souffrant du diabète et leurs familles. Quel est l'objectif de la FID à travers cette journée ? L'objectif de cette journée est d'améliorer la sensibilisation aux signes avertisseurs du diabète et à la promotion de style de vie sain. Ce dernier est basé sur l'activité physique et une alimentation équilibrée. L'objectif est de sensibiliser la population sur cette affection grave bien souvent silencieuse, qui peut entraîner des complications néfastes et irréversibles si elle est mal suivie, tels que la cécité, les amputations des membres, les maladies des reins, du cœur et des nerfs ; c'est une maladie à vie nécessitant un suivi continuel. Elle est en progression constante et touche 150 millions d'individus dans le monde, selon l'Oms. Quel est le thème retenu pour cette année ? Chaque année, la Journée mondiale du diabète s'articule autour d'un thème précis en rapport avec le diabète. Le diabète et les droits de l'homme, le diabète et le style de vie, le coût du diabète figurent parmi les thèmes abordés précédemment. Les thèmes abordés récemment sont : «Diabète et soins des pieds» (2005), «Le diabète chez les personnes défavorisées et vulnérables» (2006), «Le diabète chez les enfants et les adolescents» (2007-2008). Depuis l'année 2009, la FID a instauré une campagne de 4 ans (2009-2013) axée sur «l'accès exclusif à l'éducation et la prévention du diabète». C'est un thème d'information et de dépistage de la maladie. Quel est le message clef de la campagne 2010 ? Cette journée comporte des messages clefs au nombre de trois : dépistage, traitement et complications. Donc, il faut connaître les signes et les risques du diabète pour pouvoir dépister. Pour traiter bien son diabète, il faut savoir répondre à cette maladie et à qui s'adresser, comment gérer et contrôler son diabète pour limiter les complications. En Algérie, les choses commencent à bouger dans le bon sens grâce à l'industrie pharmaceutique et à notre tutelle. L'éducation thérapeutique est devenue un socle où tous les intervenants dans le domaine de diabétologie sont unis. Des formations sont proposées pour uniformiser cette éducation thérapeutique. Il faut montrer l'importance du dépistage à temps et la prise en charge ainsi que l'hygiène de vie qui est la condition sine qua non de la mise à l'écart de ce fléau. Une bonne hygiène de vie, un meilleur contrôle de la glycémie et la prise de l'insuline est une possibilité d'éviter le diabète qu'il soit du type 1 ou du type 2.