L'arrestation, lundi et mardi à Paris, d'un groupe de djihadistes laisse croire que le danger terroriste plane toujours sur la France. C'est ce qu'a réaffirmé d'ailleurs Brice Hortefeux, le ministre français de l'Intérieur, en précisant que les mis en cause projetaient des actions violentes, dont l'assassinat du recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubekeur. Des sources proches du dossier des djihadistes interpellés entre lundi et mardi derniers affirment que quatre d'entre eux ont été écroués vendredi, après leur audition par le pool antiterroriste de Paris. Les quatre hommes ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste par le juge Yves Jannier, tandis que la cinquième personne interpellée, une femme, avait été remise en liberté dès jeudi soir. Les quatre mis en cause sont soupçonnés de projeter, entre autres, l'assassinat du recteur de la grande mosquée de Paris, Dalil Boubekeur, et de commettre plusieurs autres actions terroristes en France. Parmi les inculpés, certains, dit-on, avaient «la volonté de créer un groupe djihadiste pour l'Afghanistan, avant de revenir en France pour y commettre des actions». Brice Hortefeux, qui n'a eu de cesse de rappeler «l'imminence» d'actes terroristes dans l'Hexagone, a expliqué mercredi que, parmi les inculpés, au moins l'un d'entre eux avait fait un passage en Afghanistan et était incontestablement très familier des sites djihadistes sur internet, tandis que d'autres projetaient, eux, de se rendre à leur tour dans les bastions djihadistes de la zone tribale pakistanaise, à la frontière avec l'Afghanistan. Le ministre de l'Intérieur a révélé en outre qu'un des djihadistes s'est dit être prêt à mourir pour la cause, et qu'un autre semblait impliqué dans un projet d'assassinat du recteur de la grande mosquée de Paris. La cellule terroriste qui devait commettre l'attentat contre M. Boubekeur a été démantelée, a expliqué Hortefeux, soulignant que les mis en cause sont des Français, «pour partie d'origine algérienne», et ne font aucun secret quant à leur appartenance à la mouvance islamiste radicale. Le soupçon d'assassinat contre le recteur Boubekeur avait été «d'autant pris au sérieux que la vague d'attentats qui avaient touché notre pays en 1995 avait débuté par l'assassinat de l'imam Saraoui, de la mosquée de la rue Myrrha», à Paris, a rappelé le ministre mercredi. M. Hortefeux a précisé avoir fixé comme priorité absolue à ses services la détection et la neutralisation préventive des filières de recrutement de combattants et de réseaux de soutien logistique aux organisations terroristes. Pour lui, la menace est réelle, et il ne faut ni la sous-évaluer ni la surestimer. «Nous faisons tout pour nous protéger», a-t-il répété. Commentant cette nouvelle affaire de terrorisme impliquant des Français, Bernard Squarcini, le patron de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), a parlé mardi soir d'«interpellations majeures». L'affaire a éclaté lorsqu'un Français a été arrêté samedi au motif qu'il s'était rendu en 2009 dans la région frontalière pakistano-afghane et d'en être revenu au début de cette année. Il avait été mis en examen et incarcéré pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste».