Jusque dans la matinée d'hier, la France n'envisageait toujours pas une intervention militaire terrestre pour libérer ses otages détenus par Al-Qaïda. La France ayant déjà connu un antécédent lors de son intervention militaire en juillet dernier pour libérer Michel Germaneau, préfère attendre de connaître la suite des événements. «A ce stade, aucune intervention terrestre n'est envisagée». C'est ce qu'a annoncé hier le porte-parole du gouvernement français à l'issue d'un conseil des ministres. Auparavant, le président français avait tenu à assurer ses compatriotes en affirmant que les services de l'Etat français étaient mobilisés pour obtenir «dans les meilleurs délais» la libération des otages d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. «Comme l'a dit le président tout à l'heure, tous les services de l'Etat sont mobilisés pour obtenir la libération de nos otages», a déclaré le porte-parole du gouvernement français. Ce dernier a en outre signalé que le gouvernement agit en coopération avec l'ensemble des pays qui sont engagés dans la lutte contre le terrorisme. Par ailleurs, la France a authentifié la revendication mardi par Aqmi, via Al-Jazira, de l'enlèvement des cinq Français, d'un Malgache et d'un Togolais, employés du groupe nucléaire français Areva et de son sous-traitant Satom. «Nous n'avons pas reçu de preuves de vie mais nous avons de bonnes raisons de penser que les otages sont en vie», a déclaré un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. «Nous continuerons, les Français, leurs alliés, les pays du Sahel et de l'Europe, à être (...) le plus attentif possible, à mettre tous nos moyens à la disposition de leur libération», avait déclaré mardi le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner. De son côté, le ministre français de l'Intérieur Brice Hortefeux avait indiqué, mardi, que les ravisseurs qui ont opéré au Niger ont très vraisemblablement franchi la frontière du Niger pour être au Mali. A la question de savoir si la France allait intervenir militairement pour libérer les otages, M. Hortefeux a répondu: «Non! A ce stade, non». Paris attend désormais de connaître les revendications des ravisseurs, en échange de la libération des otages. Mardi, la branche maghrébine d'Al-Qaïda avait revendiqué l'enlèvement de cinq Français, a indiqué la chaîne de télévision Al-Jazira, sur son site internet. Dans un message audio de son porte-parole, diffusé par Al-Jazira, Aqmi a également indiqué qu'il allait faire des demandes à Paris tout en précisant que l'enlèvement avait été réalisé sous la direction Abdelhamid Abou Zeid. «Nous informons le gouvernement français que les moudjahidine vont lui transmettre ultérieurement leurs demandes légitimes», a indiqué le porte-parole, identifié par Al-Jazira comme Salah Abi Mohammed, qui dans le même temps a mis Paris en garde «contre toute autre stupidité» dans une allusion à une éventuelle opération militaire. Selon des responsables américains, la France aurait demandé l'aide de l'armée américaine pour tenter de localiser les otages. Ces responsables ont toutefois refusé de donner le moindre détail sur cette assistance qui pourrait selon les experts aller de l'imagerie satellite à l'envoi de drones. Sur le sol français, les autorités françaises prennent très au sérieux les menaces d'éventuels attentats. Hier, le gouvernement français estimait qu'il y a « un risque d'attentat important» et reste «extrêmement vigilant », a répété le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard. Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux avait évoqué lundi la possibilité d'un attentat «imminent» d'Al-Qaïda au Maghreb islamique en France évoquant une menace «réelle».