est plongé depuis le week-end dernier dans l'ambiance de l'Aïd El Adha. Les rues qui commencent à prendre des allures de la fête du sacrifice sont depuis hier envahies par les vendeurs de charbon, de foin et par les affûteurs de couteaux qui ont planté leurs étals à l'entrée des immeubles et même au niveau de certaines places publiques. Les produits de boucherie (couteaux, haches, scies et autres) importés de Chine sont proposés dans les marchés à des prix défiant toute concurrence. Et cette fièvre a pris toute la population, chacun y trouve l'occasion pour arrondir ses fins de mois. «Plusieurs jeunes de mon quartier se sont improvisés transporteurs de bétail, une activité qui permet de gagner une somme confortable la veille de l'Aïd», dira un jeune de Maraval. La wilaya, qui a définit près de 70 sites pour la vente des moutons, semble avoir réussi à épargner, pour cette année du moins, l'environnement de certaines cités qui se transformaient traditionnellement en de vastes marchés où le bélier se négocie à coups de millions. «Pour avoir un beau mouton vous devez faire les petites fermes d'élevage qui ceinturent Oran ou vous rendre aux abattoirs. Ce n'est plus comme avant, cette année, l'espace qui fait face au nouvel hôpital d'Oran, la cité USTO ou encore l'esplanade qui fait face à l'entrée de Canastel ont été interdits à la vente de moutons», dira un Oranais, qui se dit préoccupé par le sort de la dizaine de béliers qu'il avait achetés l'été dernier de Sougueur et qu'il n'arrive pas encore à écouler «faute d'espace d'exposition», précisera-il. Certains épiciers du centre-ville ont fait le plein de semoule et de farine pour permettre aux Oranais de faire face à la traditionnelle pénurie de pain enregistrée chaque Aïd à Oran. «Trouver une baguette devient problématique à Oran durant les Aïds. Les boulangers qui emploient un personnel habitant dans d'autres régions du pays ferment, entraînant ainsi une véritable situation de crise qui pousse l'Oranais à s'estimer heureux quand il paie sa baguette à 30 dinars.» Et cette atmosphère fébrile est également perceptible au niveau des différents marchés de fruits et légumes de la ville. «Vous avez remarqué, certains produits commencent à manquer et cela va durer même après l'Aïd. Vous devez vous approvisionner le plus tôt possible car les marchés fermeront à partir de mardi», dira un autre Oranais. Côté organisation, l'UGCAA a annoncé qu'elle a convenu avec des boulangeries et des gérants de commerces pour assurer les approvisionnements durant les jours de l'Aïd. Les services vétérinaires ont mis en place des structures «pour assurer un Aïd sans kyste hydatique» et la direction de la santé a élaboré un planning des permanences pour les centres de soins, les médecins et les pharmacies. Toutefois, la coutume a toujours fait que ce dispositif n'a jamais dépassé le stade de la théorie et du vœu pieux, car le jour de l'Aïd, l'Oranais devra faire avec le système D pour trouver sa baguette, ses fruits et légumes et même un centre de soins, durant ces journées de piété.