Coutume n Les jours précédant la fête sont accompagnés d'un fourmillement commercial marqué par l'apparition d'une myriade de petites activités lucratives proposant effets vestimentaires, couteaux, charbon, kits pour grillades, aliments de bétail et, bien sûr, moutons. Selon certains vendeurs, la période des bonnes affaires dure à peine une semaine et le produit phare demeure le charbon qui s'écoule très facilement auprès des ménages m'silis, friands de grillades durant cette fête. Cédé entre 60 et 100 DA, un kilogramme de charbon peut «griller» jusqu'à 10 kg de viande, affirme un vendeur. Selon lui, cette activité atteint son pic en cette période avant de baisser sensiblement. Certains préfèrent vendre des barbecues de fabrication artisanale à 250 DA l'unité de moyenne taille. D'autres, encore, optent pour la vente des tiges en métal ou en roseau, également très prisées par les apprentis grillardins de l'Aïd. L'autre produit bien vendu en cette période, est l'aliment de bétail dont nombre d'enfants ont fait une spécialité. Ils le proposent dans les artères des différents quartiers et pour 80 DA, de petites gerbes de foin de quatre à six kilos ainsi que de l'orge écoulé à 100 DA le contenu d'une boîte de conserve d'un kilo. Déambulant à travers les cités, d'autres jeunes proposent un service très demandé : celui d'aiguiser les couteaux qui serviront à immoler et dépouiller le mouton de l'Aïd. Les vendeurs de vêtements poussent également un peu partout en ces jours de fête. A l'entrée des marchés, sur les grandes places et partout où il y a foule, ils sont là à proposer, en effet, des produits bas de gamme et bon marché généralement «made in». Ces articles trouvent beaucoup de succès auprès des ménages qui peuvent se payer des pantalons pour enfants entre 350 et 450 DA, des paires de chaussures à moins de 500 DA ou des tee-shirts en laine à 600 DA. Pour leur part, les «abatteurs» aiguisent leurs couteaux et attendent le jour «J» pour proposer leurs services dans l'accomplissement du rituel du sacrifice. Pour 500 DA, ces habiles professionnels, qui sont souvent des bouchers de père en fils, arrivent à abattre, dépouiller et éviscérer un mouton en moins de cinq minutes. Le même service est proposé par les travailleurs de l'abattoir communal qui, à vrai dire, ont leur propre clientèle…