Les émeutes se multiplient en nombre et redoublent parfois de violence dans plusieurs wilayas et localités du pays. Les interpellations suivent souvent, et la justice prend le relais, prononçant des condamnations qui provoquent d'autres émeutes, plongeant le pays dans une sorte de spirale dont la fin ne peut venir que d'un dialogue et de l'identification des causes ayant engendré ces formes de protestation. Sur ce plan, les forces de sécurité semblent être plus avancées que certaines collectivités locales qui sont censées être les premières à l'écoute des citoyens pour tout problème lié à la vie quotidienne des administrés. C'est ainsi que la direction générale de la sûreté nationale (DGSN) s'est renforcée, depuis quelque temps, d'éléments chargés de tenter et mener des négociations avant toute intervention musclée. Ces éléments faisant partie des brigades de renseignements et d'intervention (BRI) sont formés à l'étranger et font leur entrée avant les éléments d'intervention, tentant d'éviter le recours à la force dans toute situation qualifiée de «délicate». «Ces négociateurs ont déjà prouvé leur compétence et évité des situations explosives et le recours à la violence», estime-t-on. Malheureusement, ces efforts restent vains lorsque la solution pouvant éviter émeutes et autres formes de protestation ne dépendent pas de la police ou de la Gendarmerie nationale. «Cela est vérifiable lorsque, par exemple, un P/APC ou autre responsable d'une collectivité ou administration locale refuse de recevoir des citoyens qui, par conséquent, décident d'incendier des pneus et barricader des routes», explique une source au fait de ce dossier. Cette situation devra-t-elle pour autant continuer et maintenir la menace sur l'ordre public ? Les pouvoirs publics ont donné à la Gendarmerie nationale et à la police les prérogatives d'établir des rapports sur toute situation identique, signant les causes d'émeutes ou autres formes de protestation. Ces écrits peuvent éventuellement faire réfléchir à des législations, de même éviter ou réduire le nombre d'émeutes. Ces écrits permettront aux pouvoirs publics d'identifier les éventuelles défaillances comme celles du non-respect de l'instruction présidentielle numéro 10 réservant deux jours par semaine à la réception des citoyens. C'est ainsi que, par exemple, la wilaya de tutelle pourrait interpeller un élu local qui ne se conforme pas à cette instruction. Cette méthode, si on peut dire, ne concerne pas les collectivités locales à elles seules, mais d'autres structures dont celles relevant de la direction des travaux publics lorsque, par exemple, des routes mal refaites causent des accidents ou provoquent des émeutes.