Le PDG d'Air Algérie, Wahid Bouabdellah, a entamé une opération de lifting au sein de la compagnie. Cette opération consiste à écarter un certain nombre de cadres et responsables de la compagnie pour «mauvaise gestion». Ce mouvement qui concerne les cadres de la compagnie à l'intérieur et l'extérieur du pays a commencé avec le limogeage du directeur technique et de son adjoint dans des circonstances marquées par l'audition du premier responsable de la compagnie par la commission de l'aviation aérienne de l'Union européenne, le 4 novembre. Air Algérie, en raison d'un certain nombre de défaillances techniques, de manquements aux normes de sécurité aérienne et d'absence de qualification chez son personnel navigant, risquait de se faire exclure du ciel aérien de l'Europe. Wahid Bouabdellah et ses adjoints ont présenté, lors de l'audition, un dossier détaillé des mesures prises pour remédier à cette situation. Le verdict de cette audition sera communiqué par cette même commission les jours à venir. Depuis son arrivée à la tête de la compagnie, Wahid Bouabdellah a effectué un certain nombre de changements dans le fonctionnement et l'organisation de la compagnie. La nouvelle structuration du travail mise en place par ce même responsable a été fortement dénoncée par le personnel de la compagnie, qui s'est plaint de «trop de bureaucratie, de multiplication des responsables pour un même travail». «Il y a eu même des directeurs dont les équipes sont composées de trois à quatre travailleurs uniquement, ce qui est complètement inutile», nous précisent nos sources. Cette organisation a été d'ailleurs à l'origine de l'anarchie que connaît la compagnie depuis quelque temps. L'échec du transport des pèlerins à l'occasion de la omra et les multiples retards qu'ont connus les avions de la compagnie durant la saison estivale ne sont que quelques exemples des nombreuses failles enregistrées au niveau du pavillon national. La restructuration d'Air Algérie continue ainsi de poser de sérieuses contraintes et s'avère un défi majeur pour la compagnie. Le personnel de la compagnie affirme que la compagnie a fait appel au début des années 2000 à deux bureaux d'études étrangers pour lui faire des propositions pour une meilleure organisation interne et externe de la compagnie. Ces études, ayant coûté des millions de dollars à la compagnie, ont été remisées au placard et les conclusions n'ont jamais été prises en considération. En attendant que l'ordre revienne dans la maison de Bouabdellah, les missions d'inspection poursuivent son travail dans les différents services de la compagnie et rend compte de tout ce qui a trait aux aspects fonctionnel, technique et navigabilité.