Les enseignants du secteur de l'éducation se disent choqués par cette mesure décidée par la tutelle à leur encontre, portant sur la défalcation de trois jours de salaire pour ceux qui se sont absentés durant la journée de jeudi dernier, soit le lendemain de la fête de l'Aïd El Adha. «Nous sommes offusqués par cette décision qui s'inscrit à contresens de l'intérêt du secteur de l'éducation», soutient Amraoui Messaoud, un des responsable du syndicat Unpef représentant des enseignants du fondamental. Contacté hier, notre interlocuteur a tenu à mettre en exergue le fait que le syndicat auquel il appartient a adressé, la veille de l'Aïd, une correspondance à M. Benbouzid afin de leur permettre de ne pas se rendre à leur lieu de travail jeudi 18 novembre et récupérer cette journée durant le samedi 20 du même mois. Les arguments auxquels le syndicat Unpef a eu recours dans sa lettre avaient trait, entre autres, à l'indisponibilité des moyens de transport, constituant, de l'avis de M. Amraoui, un sérieux handicap empêchant aussi bien les élèves que leurs enseignants de rejoindre leurs établissements scolaires au lendemain des deux journées de l'Aïd. D'ailleurs, appuie encore le même syndicaliste de l'Unpef, nombreux sont les élèves qui n'ont pas rejoint les bancs de l'école en raison de l'éloignement et du manque de moyens de transport. «Il en est de même pour une multitude d'enseignants», renchérit notre interlocuteur. Celui-ci déplore le fait que la correspondance adressée par l'Unpef au ministre de l'Education n'a pas été prise en considération par ce dernier. En atteste la mesure cœrcitive portant sur un prélèvement de trois jours de salaire. Une telle mesure constitue toujours, de l'avis de M. Amraoui, une «erreur grave» de la part du ministère de l'Education. 50% des enseignants d'Alger absents après l'Aïd Même son de cloche chez M. Meriane Meziane, coordinateur national du syndicat Snapest représentant des enseignants du secondaire et du technique. «Une telle mesure constitue une discrimination à l'endroit de la corporation des enseignants», a affirmé M. Meriane. Ce dernier déplore surtout que cette mesure ait été uniquement décidée à l'endroit des enseignants, sans que le personnel administratif des établissements scolaires ne soit concerné. Or, argue encore le coordinateur national du Snapest, «nous avons des données selon lesquelles beaucoup de directeurs d'établissements étaient absents durant jeudi dernier». M. Meriane a qualifié «d'arbitraire» et de «provocation» la décision de prélever trois jours de salaire aux enseignants. Questionné sur le nombre d'enseignants qui pourraient faire l'objet de cette mesure, le coordinateur national du Snapest dira qu'ils sont très nombreux. A titre illustratif, au niveau d'Alger, c'est pratiquement 50% des enseignants qui étaient absents le jeudi après l'Aïd. Dans les autres localités de l'intérieur du pays, le nombre d'enseignants absents oscille entre 10 et 15%, affirme encore la même source.