Photo : Riad Par Karima Mokrani Des enseignants enterrent la hache de guerre et annoncent une reprise imminente des cours. Pas aujourd'hui, pas demain non plus mais une chose est sûre, il y aura cours après la fête de l'Aïd El Adha. Il s'agit des enseignants affiliés au Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) et à l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF). D'autres ne confirment ni infirment leur intention de reprendre les cours et préfèrent laisser leurs bases respectives trancher la question. Il s'agit des enseignants affiliés au Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) et au Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (SATEF). En revanche, le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) est catégorique : il n'est pas question de reprendre les cours tant qu'il n'y a rien de concret. «Des P-V ont été signés entre le ministre et les syndicats mais ils sont vides», lance Idir Achour, le porte-parole de l'organisation autonome, appelant les enseignants à maintenir leur position initiale. Ainsi, les syndicats se divisent… après une grève qualifiée d'historique, ayant paralysé le secteur pendant trois semaines, dans les trois paliers de l'enseignement à travers le pays. Le dernier mot reviendra aux travailleurs de la base et la question sera tranchée dimanche, au lendemain de la fête de l'Aïd. Concernant le SNAPEST, son porte-parole, Meziane Meriane, est plus que satisfait des résultats des discussions qui ont eu lieu hier matin avec le ministre. «Nous sommes très satisfaits», a-t-il affirmé hier lors d'une conférence de presse tenue au siège du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Il a assuré que le ministre s'est engagé verbalement et par écrit à satisfaire un grand nombre des revendications exprimées. A commencer par celles concernant le régime indemnitaire : «Nous avons la garantie écrite que les deux primes IEPP et PRI [indemnité d'expérience professionnelle et pédagogique et prime de rendement individuelle] seront calculées sur la base du nouveau salaire de base et avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Il y avait un manque à gagner de 145 403 DA pour 24 mois depuis janvier 2008 jusqu'à janvier 2010 […] Nous avons réussi à réparer une injustice à l'égard des enseignants […] Cette grève était une grande réussite grâce à la mobilisation de tous les syndicats. C'est l'unité syndicale qui nous a ramenés ces résultats», a-t-il poursuivi. M. Meriane était d'autant plus satisfait qu'il affirme avoir eu une autre garantie du ministre, Boubekeur Benbouzid, d'annuler la directive attribuant la gestion des œuvres sociales au syndicat de l'UGTA, en l'occurrence la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE). «C'est une grande victoire pour nous», a-t-il soutenu, confiant. Autre acquis, selon ses dires, le ministre a promis de trouver un compromis avec la fonction publique pour permettre aux enseignants contractuels de passer le concours avec leur diplôme, tout en ayant droit à des bonifications en fonction de leur expérience professionnelle. Par ailleurs, rapporte Meziane Meriane, une commission sera installée pour prendre en charge les problèmes spécifiques des enseignants du technique. Une autre commission sera installée pour répertorier les maladies professionnelles et répondre au besoin des enseignants et des élèves en matière de prise en charge médicale. Le porte-parole du SNAPEST a affirmé hier sa pleine satisfaction des discussions avec le ministre et du contenu du P-V signé avec lui. «La reprise des cours est imminente», a-t-il déclaré. Les autres syndicats trancheront donc dimanche prochain. Reste la position de la FNTE par rapport à la décision du ministre de lui retirer la gestion du fonds des œuvres sociales, un fonds de plusieurs milliards de dinars. Pour rappel, la FNTE a appelé lundi dernier à un «imposant» rassemblement national devant le siège de la Centrale syndicale (le 1er décembre prochain) et a menacé de recourir à la grève «en cas de non-satisfaction de ses revendications».